Représentée au théâtre du Marais dès 1662, œuvre de de Jean Simonin, l’un des comédiens de la troupe connu sous le nom de scène de Chevalier, L’Intrigue des carrosses à cinq sous est une comédie où se mêlent les histoires de Clidamant, mari volage, et de Clindor, joueur impénitent, qui profitent de la commodité des nouveaux carrosses pour courir l’un « la prétentaine », l’autre à la ruine de son ménage dans les académies de jeu. La troupe du Marais entendait mettre à profit la curiosité publique suscitée par l’invention de Pascal et du duc de Roannez, dont témoigne aussi une lettre que Gilberte Périer a adressée le 21 mars 1662 à Arnauld de Pomponne, alors en exil à Verdun, pour lui faire un récit très vivant du succès immédiat des carrosses : « C’est un applaudissement si universel que l’on peut dire que jamais rien n’a si bien commencé. Le premier et le second jour, le monde était rangé sur le Pont Neuf et dans toutes les rues pour les voir passer comme le mardi gras […], et c’était une chose plaisante de voir tous les artisans cesser leur ouvrage pour les regarder, en sorte que l’on ne fit rien samedi dans toute la route non plus que si c’eût été une fête. »