Les « Éléments coniques complets » promis dans l’Essai pour les coniques ne virent jamais le jour, bien que Pascal en eût renouvelé l’annonce en 1654 dans son adresse « à l’illustre académie de mathématiques de Paris », où il est question d’un « Traité complet des Coniques (Conicorum opus completum), embrassant et les coniques d’Apollonius et d’autres innombrables à partir d’une proposition unique ou presque, traité dont j’ai eu l’idée avant d’avoir atteint l’âge de seize ans et qu’ensuite j’ai construit et mis en ordre ». En juin 1675, le neveu de Pascal, Étienne Périer, communiqua les papiers de son oncle relatifs à ce projet à Leibniz, qui se trouvait alors à Paris, afin de recueillir son avis sur une éventuelle publication. Ces notes furent retournées par Leibniz en août 1676, mais bien qu’elles aient été très certainement déposées en 1711 à l’abbaye de Saint-Germaindes-Prés avec l’ensemble des autographes de Pascal, elles disparurent ensuite. Aussi le principal témoignage qu’on en conserve tient-il à l’information contenue dans la lettre que Leibniz adressa à Étienne Périer le 30 août 1676 en lui renvoyant les notes qui lui avaient été confiées : estimant qu’elles étaient « assez entières et assez finies pour paraître à la vue du public », Leibniz en donnait une description ordonnée, qui fournit un plan d’édition et montre aussi que l’ouvrage envisagé par Pascal se présentait comme une succession de petits traités, selon un mode de composition comparable à celui des Lettres de Dettonville. Seul le premier de ces traités, la « Generatio conisectionum » (Génération des coniques), peut être reconstitué grâce à une copie que Leibniz en avait prise : faute de l’édition que celui-ci recommandait, la suite ne reste connue que par la description sommaire fournie par sa lettre du 30 août 1676.