Blaise Pascal, Récit de la grande expérience de l’équilibre des liqueurs…
Paris, Charles Savreux, 1648.
Bibliothèque nationale de France, bibliothèque de l'Arsenal, 4O S-3294 (7)
© Bibliothèque nationale de France
Mersenne ne vit pas la réalisation de l’expérience qu’il avait décrite dans la préface des « Nouvelles observations physicomathématiques » : il mourut le 1er septembre 1648. Une quinzaine de jours plus tard, le 19 septembre, Florin Périer effectuait à la demande de son beau-frère l’expérience du vif-argent successivement au pied, au sommet et à mi-hauteur du puy de Dôme, en constatant que le niveau du mercure dans le tube variait comme le laissait attendre l’hypothèse de l’action de la pression atmosphérique. Pascal lui-même, après avoir reçu le compte-rendu de Florin Périer, réédita l’expérience à plus petite échelle à Paris, au pied et au sommet de la tour Saint-Jacques. L’expérience dite « du puy de Dôme » constituait la première preuve concluante de l’hypothèse de Torricelli. Aussi Pascal se hâta-t-il d’en publier les résultats. Tel est l’objet du Récit de la grande expérience, opuscule paru à la fin de l’année 1648 qui se décompose en trois grandes parties : la lettre adressée par Pascal à Florin Périer le 15 novembre 1647, qui lui commande de « faire l’expérience ordinaire du vide plusieurs fois en même jour, dans un même tuyau, avec le même vif-argent, tantôt au bas et tantôt au sommet » du puy de Dôme ; la lettre adressée par Florin Périer à Pascal le 22 septembre 1648, qui fournit la relation détaillée de l’expérience effectuée le 19 septembre sur le puy de Dôme et le lendemain au pied et au sommet de la tour la plus élevée de la cathédrale de Clermont ; une adresse de Pascal au lecteur où, après avoir rappelé sa propre expérience à la tour Saint-Jacques, il réitère l’annonce du « traité entier » déjà promis dans les Expériences nouvelles. C’est là que doit être donnée l’interprétation d’ensemble des expériences du vide.