L’entrée de Pascal dans la guerre de libelles née du refus de sacrement opposé au marquis de Liancourt ne se comprend pas hors des liens qu’il avait noués avec Port-Royal depuis 1647. Au lendemain de son retour à Paris, il entrait en relation avec le monastère du faubourg Saint-Jacques et avec l’un de ses confesseurs, le P. Antoine de Rebours, comme l’atteste une lettre du 26 janvier 1648 adressée à sa sœur Gilberte : « La première fois que je vis M. Rebours, je me fis connaître à lui et j’en fus reçus avec autant de civilités que j’eusse pu souhaiter. […] Ensuite des premiers compliments, je lui demandai permission de le revoir de temps en temps ; il me l’accorda. […] J’y fus à quelque temps de là, et, entre autres discours, je lui dis avec ma franchise et ma naïveté ordinaires que nous avions vu leurs livres et ceux de leurs adversaires ; que c’était assez pour lui faire entendre que nous étions de leurs sentiments ».
La dernière partie des Œuvres d’architecture d’Antoine Le Paultre (1621-1691) contient une suite de planches consacrées à l’église de Port-Royal de Paris, qu’il construisit entre 1646 et 1648. La disposition intérieure de la chapelle est « révélatrice des choix ecclésiologiques du mouvement de Port-Royal » (Chédozeau 1991) : les laïcs qui viennent assister aux offices y ont une place séparée des moniales en vertu du principe de la clôture monastique, mais, installés dans le transept tandis que les religieuses le sont dans la nef fermée par une grille, ils occupent un espace intermédiaire entre celles-ci et le chœur où officient les célébrants. Le parti architectural retenu est ainsi significatif de l’idée d’un sacerdoce du laïc, qui s’inscrit dans un esprit hérité du concile de Trente mais à laquelle Port-Royal était particulièrement attaché et dont l’œuvre spirituelle de Pascal est un témoignage parmi d’autres.