Imago primi sæculi Societatis Jesu…
Anvers, Balthazar Moretus, 1640.
Bibliothèque nationale de France, bibliothèque de l'Arsenal, FOL H-3608
© Bibliothèque nationale de France
Publié par la province flandro-belge des jésuites pour célébrer le centenaire de la fondation de l’ordre par Ignace de Loyola sur le mode du panégyrique, l’Imago primi sæculi Societatis Jesu est un monument de la rhétorique baroque de l’éloge. Textes et images concourent à susciter l’admiration du lecteur, ou au contraire la réprobation des adversaires des jésuites, tel Arnauld dès 1644, qui en critiquent l’immodestie et le style hyperbolique. Aussi est-ce par ce livre que Pascal entreprend d’attaquer la morale des jésuites dans la cinquième Provinciale, pour mieux dénoncer en eux la fausseté et le mensonge : « Voici ce que je vous ai promis : voici les premiers traits de la morale des bons pères jésuites, de ces hommes éminents en doctrine et en sagesse qui sont tous conduits par la sagesse divine, qui est plus assurée que toute la philosophie. Vous pensez peut-être que je raille : je le dis sérieusement, ou plutôt ce sont eux-mêmes qui le disent dans leur livre intitulé Imago primi sæculi. Je ne fais que copier leurs paroles ».
Le livre est précédé d’un frontispice en forme de retable, gravé par Cornelis Galle d’après une composition allégorique de Philippe Fruytiers qui résume son propos : la Société de Jésus est représentée sous les traits d’une vierge tenant d’une main une croix entourée de flammes, de l’autre un livre et une plume. Elle réunit ainsi dans sa personne les trois ordres de sainteté de la virginité, du martyre et de la science divine, symbolisés également par les trois couronnes que des angelots portent sur sa tête. L’histoire de l’ordre est évoquée dans les deux parties latérales de l’image, dans deux colonnes formées chacune de trois emblèmes astronomiques superposés : à gauche la Société de Jésus dans son premier âge (Societas Jesu nata), à quoi correspondent les trois premiers chapitres de l’ouvrage, à droite la Société de Jésus « répandue par toute la terre » (Societas Jesu toto orbe diffusa), matière des trois derniers chapitres.
 
 

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