Pierre Le Moyne, Les Peintures morales…
Paris, Sébastien Cramoisy, 1640-1643.
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, RÉS-R-1134
© Bibliothèque nationale de France
Déjà attaqué dans les Enluminures par Le Maistre de Sacy, critiqué dans la quatrième Provinciale pour l’enseignement sur la grâce qu’il délivrait dans ses cours de Sorbonne, le jésuite Pierre Le Moyne (1602-1671) est de nouveau pris pour cible par Pascal dans la neuvième Provinciale, où est cité, entre autres œuvres de cet auteur abondant, le livre des Peintures morales : en offrant « une peinture tout à fait charmante de la dévotion », Le Moyne donne l’exemple d’une profanation de la piété qui met un air du monde dans ce qui doit au contraire en être détachement. La onzième Provinciale se scandalise de même de sa « manière si profane et si coquette [de] parler de la piété » : « Tout son livre des Peintures morales respire-t-il autre chose, et dans sa prose et dans ses vers, qu’un esprit plein de vanité et des folies du monde ? » Destiné à un public mondain qu’il veut gagner à la piété par les voies de la séduction, celle d’une langue imagée comme celle d’images éloquentes, le livre des Peintures morales est illustré d’une suite de gravures sur cuivre de Grégoire Huret dont le style s’accorde à la suavité dont est empreinte la spiritualité du P. Le Moyne, loin de la sévérité augustinienne des jansénistes.
 
 

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