Breviarium Parisiense ad formam sacrosancti Concilii Tridentini restitutum…
Reliure
Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1643.
2 vol. in-8 °
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, B-4620
© Bibliothèque nationale de France
La connaissance de l’Écriture dont témoignent les citations du Mémorial n’est pas seulement le fait d’un lecteur de la Bible : elle est d’abord liée à une pratique liturgique, consistant à assister à la récitation des heures qui scandent la journée chrétienne – et dont la suite constitue l’office divin –, ou à les réciter pour soi-même par la lecture du bréviaire. Ainsi « le livre que Pascal eut le plus souvent entre les mains, de 1655 à sa mort, ne fut ni Montaigne, ni saint Augustin, ni même peut-être la Bible, mais le Bréviaire parisien » (Sellier 1966). C’est notamment dans la pratique du bréviaire que Pascal a développé une affection particulière pour le Psaume 118, dont des extraits formaient la plus grande partie des « petites heures » (offices de prime, tierce, sexte et none). Le témoignage en est apporté par Marguerite Périer dans sa Vie de Monsieur Pascal : « Il avait un amour sensible pour tout l’Office divin, mais surtout pour les Petites Heures, parce qu’elles sont composées du psaume 118, dans lequel il trouvait tant de choses admirables qu’il sentait de la délectation à le réciter. Et quand il s’entretenait avec ses amis de la beauté de ce psaume, il se transportait en sorte qu’il paraissait hors de lui-même. » Que figure un verset du psaume 118 dans la conclusion du parchemin du Mémorial est la meilleure confirmation de ce témoignage. C’est aussi le signe que, comme la datation du texte par le calendrier liturgique (« jour de saint Clément pape et martyr et autres au martyrologe romain, veille de saint Chrysogone martyr et autres »), les citations bibliques, moins citations que récitations, y procèdent d’une mémoire chrétienne qui excède infiniment celle du sujet individuel, lequel lui appartient bien plutôt qu’elle ne lui appartient : une mémoire hors de soi-même.
Exemplaire de la « partie d’hiver » du Bréviaire parisien, dans une reliure parisienne du milieu du XVIIe siècle en maroquin rouge orné d’un grand décor doré de spirales filigranées formant au centre des plats une grande gerbe et aux angles quatre écoinçons.
 
 

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