Biblia sacra vulgatæ editionis Sixti V. P. M. jussu recognita atque edita
Rome, Typographia Vaticana, 1592
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, RÉS A-217 (bis)
© Bibliothèque nationale de France
Les citations et références qu’on trouve dans les Pensées permettent d’établir que Pascal se servait d’au moins trois éditions de la Bible : l’édition latine de la Vulgate révisée après le concile de Trente, connue sous le nom de « Vulgate sixto-clémentine » ; une édition polyglotte dite « Bible de Vatable », en latin, grec et hébreu avec des notes du grand hébraïsant de la Renaissance François Vatable ; enfin la traduction française dite « des docteurs de Louvain ».
La première édition de la Vulgate sixto-clémentine, préparée sous le pontificat de Sixte Quint et promulguée par son successeur Clément VIII en 1592, est ornée d’un frontispice en forme de retable, gravé par Matthäus Greuter. Son programme iconographique synthétise une compréhension de l’Écriture sainte que Pascal développe notamment dans la liasse « Loi figurative » des Pensées, où l’unité des deux Testaments est affirmée par le rapport de prophétie et d’accomplissement qui les lie : « Le Vieux Testament est un chiffre » (S. 307) dont la clé est donnée par le Nouveau Testament, Dieu a parlé dans le premier sous le voile de « figures » dont le sens est révélé par Jésus-Christ et les apôtres, qui « ont levé le sceau » (S. 260). Ainsi la composition de Greuter est organisée par une suite de symétries : au témoignage que Dieu a donné de lui-même par la création du monde, représentée au registre supérieur, répond au registre inférieur celui qu’il a laissé par les écrits des quatre Évangélistes ; à la vignette de Dieu créant l’homme fait pendant celle de Dieu lui donnant la Loi, à celle du péché d’Adam celle du Christ rédempteur ; au cartouche où est représenté le sacrifice d’Isaac par son père Abraham répond celui du sacrifice du Christ sur la croix, dont le sang jaillissant de son corps figure l’eucharistie. Enfin, de part et d’autre du cartouche central où est gravé le titre, se répondent les deux témoins majeurs de l’Ancien Testament qui ont annoncé la venue du Christ, Moïse portant les tables de la Loi et David tenant la harpe du psalmiste : Moïse qui « enseigne la Trinité, le péché originel, le Messie » et « David grand témoinv», dit un fragment de la liasse « Preuves de Jésus-Christ » (S. 346).
Exemplaire recouvert d’une reliure romaine en maroquin rouge de la première moitié du XVIIe siècle, ornée d’un décor d’encadrements dorés.
 
 

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