La Sainte Bible françoise selon la vulgaire latine reveuë par le commandement du pape Sixte V et imprimée de l’authorité de Clement VIII…
Paris, Jean Richer et Pierre Chevalier, 1621.
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, RÉS A-298 (bis, 1-3)
© Bibliothèque nationale de France
La traduction française de la Bible par des théologiens de l’université de Louvain, entreprise en réaction à la traduction calviniste de Genève, fut publiée pour la première fois à Anvers en 1573 pour le Nouveau Testament et en 1578 pour l’ensemble de la Bible. Elle fit en France l’objet de plusieurs révisions au début du XVIIe siècle, par Pierre de Besse en 1608, Jean-Claude Deville en 1613, Pierre Frizon, chanoine de Reims, en 1621. Au gré des rééditions et des révisions, la « Bible des docteurs de Louvain » s’imposa durablement comme la traduction de référence dans le monde catholique. Aussi est-ce celle qu’utilisa Pascal en dépit d’un état de langue vieilli, ou peut-être en raison de ses archaïsmes : soit qu’ils confèrent au texte biblique la majesté de l’éloignement et l’entourent de la révérence du rite, soit qu’ils visent à un effet d’étrangement par lequel l’expérience actuelle que le chrétien fait de la parole de Dieu est investie du sentiment d’une altérité qui lui préexiste et la déborde, comme une présence de l’infini dans sa propre finitude. Ainsi nombre des citations de la Bible dans les Pensées procèdent de la traduction de Louvain, de même que celles qui, un peu plus tôt déjà, en 1655, ont fourni la matière de l’Abrégé de la vie de Jésus-Christ, texte où, à partir d’une concorde des récits des quatre évangélistes, les événements de la vie du Christ sont disposés dans une suite chronologique.
Exemplaire colorié, relié dans le second tiers du XVIIe siècle en maroquin rouge à décor doré filigrané dont le motif central a été remplacé au XVIIIe siècle par les armes du duc Louis-Henri Joseph de Bourbon-Condé (1756-1830).
 
 

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