Jean-François Senault, L’Homme criminel, ou la Corruption de la nature par le péché, selon les sentimens de S. Augustin
Papier, 255 x 190 mm
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, D-9897
© Bibliothèque nationale de France
Le P. Senault (1599-1672) fut l’une des brillantes personnalités du jeune ordre de l’Oratoire au milieu du XVIIe siècle. Le diptyque que forment ses deux traités de L’Homme criminel et de L’Homme chrétien, publiés en 1644 et 1648, est sans doute à l’origine du diptyque « Misère de l’homme sans Dieu ; Félicité de l’homme avec Dieu » sur le plan duquel Pascal entendait rédiger son apologie de la religion chrétienne, selon l’indication donnée dans une des liasses des Pensées qui, « dépourvue de titre, rassemble tous les thèmes du projet de juin 1658 » (Sellier 2011) : « Première partie : Misère de l’homme sans Dieu. Deuxième partie : Félicité de l’homme avec Dieu. Autrement. Première partie : que la nature est corrompue par la nature même. Deuxième partie : qu’il y a un Réparateur, par l’Écriture » (S. 40) – entendons par là que c’est par l’étude de la nature humaine qu’on établira la « misère de l’homme », et à la lumière de l’Écriture qu’on gagnera la conviction qu’une rédemption lui est offerte.
Ainsi cette double considération est essentielle à l’apologétique qu’envisage Pascal non pas en ce qu’elle démontrerait que Dieu existe, mais en ce qu’elle établit la nécessité de parier qu’il existe : « Il est indubitable qu’après cela on ne doit pas refuser, en considérant ce que c’est que la vie et que cette religion, de suivre l’inclination de la suivre, si elle nous vient dans le cœur. » (S. 717.)
Exemplaire deL’Homme criminel imprimé sur grand papier, relié en veau brun au milieu du XVIIe siècle.
 
 

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