Marguerite Périer, La Vie de Monsieur Pascal
Copie manuscrite, entre 1697 et 1700.
Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 25080, f. 178-190
© Bibliothèque nationale de France
Écrivant en 1682 à l’un de ses correspondants, Gilberte Périer déclarait qu’elle avait rédigé la Vie de son frère « il y a vingt ans ». De fait, la composition du texte doit remonter aux mois qui ont suivi la mort de Pascal, en août 1662, puisque des extraits, à quelques retouches près, en furent insérés en 1663 dans la préface des Traités de l’équilibre des liqueurs et de la pesanteur de l’air. Gilberte Périer déclarait aussi en 1682 n’avoir écrit cette Vie qu’à l’intention de ses proches, parents ou amis, et à leur demande. Il s’agissait par conséquent d’un écrit de deuil destiné à célébrer la mémoire d’un être cher, ce qui explique le ton d’hagiographie dont il est empreint. Le texte ne tarda toutefois pas à être connu pour la valeur de son témoignage et la qualité de son style, de sorte que des copies manuscrites circulèrent assez tôt hors du cercle des Périer : en novembre 1668, par exemple, l’évêque d’Alet Nicolas Pavillon faisait savoir à Florin Périer qu’il souhaitait recevoir « une copie de la vie de M. Pascal que quelqu’un lui a dit avoir été composée par Madame Périer ».
Sept manuscrits anciens de la Vie de M. Pascal sont aujourd’hui connus : six d’entre eux offrent le texte de la version originale du texte, tandis que le septième, conservé aujourd’hui à la bibliothèque Mazarine (Ms. 4546), présente une version amplifiée demeurée inédite jusqu’en 1908, dont Philippe Sellier (2000) a montré qu’elle était postérieure à l’année 1690, voire à 1694, et devait être attribuée à Louis Périer, le second fils de Gilberte.
Le manuscrit Français 25080 de la Bibliothèque nationale de France est le plus tardif de ceux qui livrent la version originale du texte : il n’est pas antérieur à 1697, puisqu’une note ajoutée à la fin mentionne l’existence d’un « portrait gravé [de Pascal] chez Des Rochers à Paris, rue S. Jaques prés les Maturins, en 1697 ». Ce manuscrit a aussi pour particularité d’avoir été copié d’après la première édition imprimée du texte, tandis que les autres sont indépendants de cette source.
 
 

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