Une infinité d’infinités
Blaise Pascal, Pensées
Manuscrit autographe, entre 1656 et 1662.
Papier, 498 pages, 430 × 280 mm
Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 9202, f. 352
© Bibliothèque nationale de France
Quand on est instruit, on comprend que, la nature ayant gravé son image et celle de son auteur dans toutes choses, elles tiennent presque toutes de sa double infinité. C’est ainsi que nous voyons que toutes les sciences sont infinies en l’étendue de leurs recherches, car qui doute que la géométrie, par exemple, a une infinité d’infinités de propositions à exposer ? Elles sont aussi infinies dans la multitude et la délicatesse de leurs principes, car qui ne voit que ceux qu’on propose pour les derniers ne se soutiennent pas d’eux-mêmes et qu’ils sont appuyés sur d’autres qui, en ayant d’autres pour appui, ne souffrent jamais de dernier ?
 
 

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