Personne n’a d’assurance – hors de la foi –
Blaise Pascal, Pensées
Manuscrit autographe, entre 1656 et 1662.
Papier, 498 pages, 430 × 280 mm
Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Français 9202, f. 257
© Bibliothèque nationale de France
De plus, que personne n’a d’assurance – hors de la foi – s’il veille ou s’il dort, vu que durant le sommeil on croit veiller aussi fermement que nous faisons. On croit voir les espaces, les figures, les mouvements. On sent couler le temps, on le mesure, et enfin on agit de même qu’éveillé. De sorte que la moitié de la vie se passant en sommeil, par notre propre aveu ou quoi qu’il nous en paraisse, nous n’avons aucune idée du vrai, tous nos sentiments étant alors des illusions. Qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n’est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir ?
 
 

> partager
 
 

 
 

 
> copier l'aperçu