folio 34v
détail du folio 34v
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Le renard

"C'est rarement qu'il consent à quitter un pays et à prendre la campagne, parce qu'il ne se fie ni à sa course ni à sa défense, car il est trop faible, et s'il le fait, ce sera par nécessité et toujours il suivra le couvert ; et s'il ne se pouvait couvrir que d'une ronce, il s'en couvrirait. Et quand il voit qu'il n'y pourra durer, il se met dans la terre ; et il a ses fosses, qui sont ses forteresses, et qu'il connaît bien…

…Le renard ne se plaint pas quand on le tue, mais toujours se défend de tout son pouvoir. Il vit de toutes vermines, de toutes charognes et ordures ; mais sa meilleure nourriture et celle qu'il préfère, ce sont gélines et chapons, canes et oies, petits oiseaux sauvages quand il les trouve à point, papillons, grillons, lait, fromage et beurre. Ils font grand dommage aux garennes de lapins et de lièvres, qu'ils prennent et mangent volontiers par leur grande subtilité et malice et non pas à la course. Il y en a qui chassent comme les loups, d'autres qui ne vont qu'aux villages quérir leur proie, comme j'ai dit. Ils sont si malicieux et si subtils que ni hommes ni chiens n'y peuvent remédier ni déjouer leurs ruses. Ils demeurent volontiers dans leurs forts, haies, buissons ou fosses, près des villes ou villages, pour toujours faire mal aux poules et autres choses, comme j'ai dit."