Eugène Disdéri (1819-1889)
Princesse Pauline de Metternich

1861
Tirage sur papier albuminé d'après négatif sur verre au collodion
20 x 23 cm
Ancienne collection Maurice Levert
Acquisition 1995
Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la photographie, Eo 19 boîte folio

L'acquisition récente de près de vingt mille tirages provenant de l'atelier parisien de Disdéri ainsi que de son registre de clientèle a permis de conserver ensemble près du tiers de l'ouvre de celui qui fut l'inventeur du portrait au format carte-de-visite. Les planches sont dans leur état d'origine, avant découpe et collage sur un carton au nom du photographe. On a ainsi sous les yeux tout le déroulement de la séance de pose et les attitudes successives adoptées par les modèles. Conçues pour démocratiser le portrait photographique en abaissant les coûts et en rationalisant la production, ces images furent d'abord la coqueluche du grand monde. Les jeunes gens fashionables s'amusèrent volontiers à parader devant l'objectif qui enregistra leurs fantaisies. Les portraits de femmes jouent sur un registre différent : attitudes gracieuses, mise en valeur de la toilette, scènes familiales. Les planches non coupées forment ici aussi d'involontaires saynètes où la succession, la juxtaposition, la répétition de vues destinées à être séparées forment une ouvre nouvelle et inattendue, entre le cinéma muet et Andy Warhol.