Arnulf Rainer (né en 1922)
Série Nervenkampf, n°2 / 95

Sans date
30 x 24 cm
Acquisition 18753
Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la photographie, Ca-217-4
Courtesy Galerie Ulysses, Vienne

Chez Rainer, la surface de la photographie se substitue à la peau pour recevoir tous les outrages de l'iconoclasme. L'image, autoportrait ou photographie du masque mortuaire d'un personnage historique, est sabrée de violentes ratures, recouverte de pigments qui ne laissent plus entrevoir que quelques fragments du visage sous-jacent, flottant entre surface et profondeur. Le portrait ne se situe plus dans la représentation mais dans la trace, l'indice d'une action violente. L'outrage est double puisque le doute plane à la fois sur la photographie elle-même et sur la valeur de représentation de l'image qui, semblable à l'original, s'identifie à lui. Cette adéquation a pour évidente conséquence que l'atteinte à l'image, loin de se borner à un aspect symbolique, se veut concrète atteinte au modèle, ainsi qu'en témoignent les manifestations d'hostilité aux effigies religieuses et politiques.