-
Article
La naissance de la presse
-
Album
Cinq siècles d’histoire de la presse
-
Article
La liberté de la presse à travers les siècles
-
Article
La révolution de la presse populaire
-
Album
La fabrique de l’information
-
Article
Le journal, un magasin d’images
-
Album
La caricature et la censure au 19e siècle
-
Vidéo
Des vulgarisateurs engagés
-
Article
Popularité de la presse quotidienne (1890-1910)
-
Article
Naissance d’un journalisme de terrain
-
Article
L’agence Havas : L’ancêtre de l’AFP
-
Album
Journaux de tranchées
-
Article
La chute des quotidiens
-
Album
La presse clandestine de la Résistance
Naissance d’un journalisme de terrain

© Bibliothèque nationale de France
Blériot réussit la traversée de la Manche
Au début du 20e siècle, la conquête de l’air est désormais une réalité. Les « fous volants » font rêver, et ce rêve se vend bien. La traversée de la Manche n’est-elle pas d’ailleurs un défi organisé par le Daily Mail, journal britannique ? De nombreux aviateurs concourent, mais c’est Louis Blériot qui, le 25 juillet 1909, l’emporte en une traversée d’une trentaine de minutes.
Tous les journaux sont bien entendu au rendez-vous pour célébrer l’événement : sur les unes, la photographie est désormais reine, comme le montre cette page du Petit Journal affichant le portrait de l’aventurier et de son avion, mais aussi sa signature et des clichés de l’événement à chaud, au dessus des falaises de Douvres.
Grand concurrent du Petit Journal ( « le plus répandu, le mieux renseigné » ), Le Petit Parisien ( « le plus fort tirage des journaux du monde entier » ) honore aussi le héros par un photomontage où il apparaît en figure centrale, entre Calais et Douvres
© Bibliothèque nationale de France
Journalisme de terrain
La vitesse devient essentielle à mesure que les agences de presse (telle l’Agence Havas) fournissent une masse de nouvelles à traiter. La célérité de la rédaction résulte des conditions mêmes de l’activité journalistique : le bouclage quotidien se révèle de plus en plus exigeant et la concurrence impose que les articles soient écrits au dernier moment, afin de « coller » à l’actualité. Les récits contemporains insistent sur cette course. Rouletabille, stéréotype du journaliste selon Gaston Leroux – lui-même journaliste et correspondant dans plusieurs capitales étrangères –, passe sa vie à courir de manière frénétique après l’information, à écrire toujours plus vite ses « papiers », avant de s’accorder de très brèves pauses dans un café. La grande qualité des journalistes est de se rendre sur place, de se fondre dans le décor et de se faire témoin aux côtés des protagonistes de l’événement. Le terrain leur confère la légitimité absolue. Le reportage, au centre de cette pratique, s’impose peu à peu comme le modèle du journalisme moderne, en opposition avec le journalisme à l’ancienne – le « journalisme de cabinet » –, pratiqué notamment par les critiques. Le petit reporter (fait-diversier) et surtout le grand reporter (comme le correspondant de guerre, présent sur les théâtres des conflits, depuis la guerre de 1870) ne se contentent pas d’aller chercher l’information et de « voir » pour le lecteur : le grand reporter analyse, démontre, interprète, se met en scène parfois, écrit à la première personne et signe fièrement son « papier » de son nom. À cet égard, le journalisme « à la française » se distingue du modèle anglo-saxon, qui détache le fait du commentaire, l’information brute de l’analyse, et où le journaliste s’exprime, non pour lui-même, mais comme représentant de sa rédaction.

Le tour du monde en 63 jours
Dès la fin du 19e siècle apparaît un « nouveau journalisme » dont la fonction essentielle est moins d’informer à propos d’événements que, en dernière instance, de donner du sens au monde dans lequel on vit. Sortant de sa rédaction pour parcourir la planète et scruter les mouvements de la société, le journaliste se transforme en reporter ou en enquêteur et, de simple médiateur, devient un acteur social à part entière.
Gaston Stiegler fait mieux que Philéas Fogg, le héros de Jules Verne, en bouclant un « tour du monde en 63 jours » pour Le Matin. (L. J.)
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France

« Notre Afrique noire »
Lorsqu’il s’embarque fin 1927 pour l’Afrique- Occidentale française, Albert Londres a déjà séjourné à Dakar et écrit quelques articles corrosifs sur le milieu colonial de l’Afrique de l’Ouest. Cette fois-ci, le grand reporter reste quatre mois et envoie régulièrement des articles sur la construction du chemin de fer au Sénégal et au Congo à la rédaction du Petit Parisien, qui les publie en une. Révolté par l’exploitation et la mortalité massive des travailleurs africains sur ce chantier et dans les exploitations forestières, il relate son périple avec précision et violence. Il en tirera un livre, Terre d’ébène (1929), qui fera tant de bruit que les autorités de l’AOF se verront contraintes d’inviter la presse et les parlementaires pour revaloriser leur image.
© Fonds Albert Londres
© Fonds Albert Londres
Nouvelle, la mission d’informer exige des compétences particulières et une disponibilité permanente qui interdisent au journaliste tout amateurisme ou tout dilettantisme. Certes, le journalisme s’apprend sur le tas, mais ceux qui l’exercent dans des rédactions, toujours plus nombreuses et hiérarchisées, ont le sentiment d’appartenir à un même univers, bien différent de l’ancien monde de la presse, composé d’écrivains et de militants. Une identité se forge autour de pratiques communes que partagent 5 000 à 6 000 individus au tournant du siècle, dont la plupart habitent dans la capitale : c’est là que se fait l’actualité ; c’est là que sont installés les grands titres qui affichent parfois insolemment leur domination en acquérant de splendides immeubles, comme Le Matin, boulevard Poissonnière.

Carte de presse judiciaire parisienne de Gaston Leroux
Pionnier de la littérature policière, Gaston Leroux fut à ses débuts journaliste et grand reporter. Le très populaire Rouletabille et le bagnard Chéri-Bibi ont fait passer leur créateur à la postérité. Mais Gaston Leroux fut journaliste avant de devenir romancier à succès. Chroniqueur judiciaire à partir 1894 au Matin puis grand reporter, il se fait observateur des situations et des individus.
« Le reporter vit dix vies humaines. Il assiste aux existences les plus éclatantes et suit les événements les plus prodigieux. Nul comme lui n’a la joie de vivre, puisque nul comme lui n’a la joie de voir. ! Ah ! Vivre ! Voir : savoir voir et faire voir. Le reporter regarde pour le monde : il est la lorgnette du monde ! » (Gaston Leroux, Le Matin, 1er février 1901)
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France

Notes sur l’expédition Nordenskjöld
Témoin de la professionnalisation du métier de journaliste, Gaston Leroux (1868-1927) fut chroniqueur judiciaire pour L’Écho de Paris et Le Matin puis feuilletoniste et grand reporter pour ce même journal. À l’instar de Rouletabille, son intrépide personnage, il est prêt à toutes les aventures pour décrocher un scoop. Lorsqu’il apprend le retour de l’expédition Nordenskjöld, il part ainsi à sa rencontre et termine le voyage en compagnie de l’équipage. Un télégraphe sans fil lui permet, du 2 au 22 janvier 1904, de transmettre au Matin les informations exclusives qu’il consigne dans son carnet. Comme ses collègues Claude Anet, ou, plus proche de nous, Georges Walter, Leroux incarne cette catégorie de journalistes aptes à trouver l’information où qu’elle se trouve et à la transmettre en portant un grand soin à la clarté et à l’énergie de leur style.
« Skottsberg 23 ans / Arrivée de l’Antarctic aux îles du / Danger. Enfermés par les glaces entre / les îles du Danger / Toute la masse / entraînant le navire des centaines / d’icebergs très dangereux très / hauts. 4 janvier 1903 aux îles du Danger / rencontrent alors une clairière / passent l’île Paulet grâce / à la clairière. Enfermés de nouveau / le même jour par les glaces au / soir. Enserrés dans la glace / passent pour être libres jusqu’au / 8. Enfermés de nouveau. / Le 9 janvier 1 vent du sud / commence à souffler, plus fort / le 10. La glace destructrice /poussait contre terre dans le / golfe Erebus et Terror. / Pression très violente contre le / bateau. »
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
Les dangers de l’orgueilleuse puissance
Que pensent les tenants du journalisme d’avant, militant ou doctrinal, face à la déferlante de la presse de masse ? Ils s’insurgent contre les logiques financières qui la commandent, la profusion d’argent que déversent les industriels pour contrôler des journaux transformés en affaires juteuses. Ils protestent contre une information-spectacle qui décervelle le peuple, contre le sang qui, porté par le fait divers, se répand à la une et flatte les pires instincts. « C’en est fini des idées ! » clament-ils. Voyant, dans la nouvelle presse, un intolérable produit d’importation, ils hurlent : « Halte à l’américanisation ! » Mais rien n’y fait. Perdant sans cesse du terrain, ils finissent par plier. L’ouvrier devrait lire L’Humanité qui lui est destinée, mais il préfère Le Petit Parisien. Alors, la mort dans l’âme, le quotidien de Jaurès se résout à lui donner ce qu’il attend et, en 1908, ouvre ses colonnes à l’odieux fait divers. À l’autre extrémité de l’échiquier politique, L’Action française l’imite, avec la même amertume. Mais rien n’y fait, les journaux d’opinion sont en train de perdre la partie.

L’Assiette au beurre : faits divers
Face à la prolifération des grandes affaires financières et judiciaires de la IIIe République, la presse à scandale s’arroge une place commerciale importante en usant de méthodes discutables et parfois délictueuses. Eugène Merle (1884-1946), le directeur du Merle blanc, est par exemple réputé avoir pratiqué un « journalisme de chantage » : il monnayait la non-publication des informations compromettantes. Contre les dérives morales et les arguments commerciaux populistes flattant les bas instincts, les directeurs, journalistes et dessinateurs les plus avisés et les plus responsables s’insurgent : ils posent des principes éthiques et forgent une déontologie pour la profession.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France

L’assassinat de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand
L’assassinat de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand occupe la totalité de la première page du Petit Parisien du 29 juin 1914. Fidèle à la formule qui a fait son succès, le quotidien, qui s’enorgueillit du « plus fort tirage de la planète » (1, 3 million d’exemplaires) compose une Une riche en informations aux tons différents : un premier article tente d’analyser les raisons de l’attentat : « S’agit-il d’une vengeance slave contre l’archiduc, qui passait pour être slavophobe et pour rêver d’une grande Autriche bâtie sur la défaite et l’assujettissement des Serbes et des Monténégrins. Il est probable.». Complété par le récit détaillé des événements de la journée, puis par un retour sur la carrière de l’archiduc, l’article se clôt sur par la présentation du nouveau prince héritier et de sa femme. L’organisation des photographies reproduit visuellement ce souci de l’avenir : à gauche les photographies des deux victimes, à droite celles de leurs héritiers. Plus bas le théâtre des événements, sous forme de plan et de photographie commentée de la ville. On est encore bien loin de voir dans ce drame l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale...
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
Moins clairement partisane, la presse tire désormais sa puissance de ses ventes. « Mon fauteuil vaut trois trônes », aime à dire Maurice Bunau-Varilla, le directeur du Matin : régulièrement, le quotidien lance des campagnes pour dénoncer des scandales ou pour vanter le mérite de certains produits. Mais derrière la prétention affichée d’assainir la République ou d’accélérer le progrès, se profilent les propres intérêts stratégiques et financiers du patron du Matin. La vertu n’est pas toujours la qualité première de la presse qui, se laissant corrompre, falsifiant volontairement la vérité, truquant les chiffres au besoin, use de son influence pour convaincre le lecteur crédule de souscrire aux « obligations pourries de Panama » (à la fin des années 1880) ou d’acheter des titres russes (au début du 20e siècle). Il serait cependant aussi faux qu’injuste de réduire le monde de l’information aux « chéquards » de Panama ou aux stipendiés de l’ambassade tsariste à Paris. Le quatrième pouvoir défend aussi des convictions, au risque, parfois, de s’aliéner son public, à l’instar du Figaro qui, en 1897, suivant son chroniqueur Émile Zola, s’engage aux côtés du capitaine Dreyfus. En quelques mois, son tirage dégringole de 100 000 à 20 000 exemplaires, au profit de son grand rival, antidreyfusard, L’Écho de Paris. Certes, pour ne pas disparaître, Le Figaro doit mettre son combat en sourdine ; pour autant, il refuse de changer de camp pour plaire à ses lecteurs. La Grande Guerre ne constitue pas, pour la presse, une véritable rupture. Si cette dernière est désormais contrainte par la censure, elle y consent au nom de l’effort patriotique nécessaire, pourvu que le gouvernement lui fournisse la matière indispensable pour nourrir le récit quotidien du conflit. C’est précisément le manque d’information qui explique les excès d’optimisme chauvin des premiers mois de guerre, les articles qui ridiculisent l’adversaire, les annonces inconsidérées d’une victoire imminente, ces fadaises que les soldats du front qualifient bientôt de « bourrage de crânes ». Peu de voix s’élèvent pour s’indigner de la docilité des journalistes qui acceptent de broder sur l’information officielle et de tromper les lecteurs. Le Canard enchaîné, qui apparaît discrètement en 1915, est l’un des rares titres à faire exception. Pour le reste, les grands quotidiens se réjouissent de ventes records : en temps de guerre, le public est avide de nouvelles. Le Petit Parisien ou Le Matin dépassent, chaque jour, le million d’exemplaires en 1917.

L’assassinat de Gaston Calmette
« L’Affaire Caillaux » fut dès son origine abondamment relayée par la presse. Sans doute cette dernière était-elle particulièrement touchée par un drame dont la victime était un directeur de journal, Gaston Calmette, à la tête du Figaro.
Le 16 mars 1914, estimant que Calmette diffame son mari et elle-même, Henriette Caillaux rend visite au directeur du journal et le touche de plusieurs balles tirées à bout portant. Gaston Calmette décède quelques heures plus tard.
En une saisissante mise en page qui occupe toute la une, le Petit Parisien oppose les deux protagonistes et suit heure par heure les étapes du drame. Dans la colonne de droite, la deuxième édition informe de la mort de la victime et de la démission du mari de la meurtrière.
Le procès d’Henriette Caillaux sera très suivi par les journalistes mais aussi par les illustrateurs et les photographes
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France

Inauguration de l’Exposition universelle de 1900
Le 14 avril 1900, l’exposition universelle intitulée « le bilan d’un siècle » est inaugurée par les officiels, avant d’ouvrir ses portes au grand public. C’est Emile Loubet, Président de la République, qui prononce le discours d’ouverture repris le lendemain dans Le Matin.
Le ton général de la une est louangeur, et le récit de la visite de l’exposition vise à provoquer curiosité et admiration. Pourtant ce numéro s’ouvre sur un éditorial au ton nettement plus nuancé : « Quand on a l’honneur de parler au nom de la France, on ne doit jamais se donner le tort d’affirmer un fait inexact. Elle est le pays de la franchise et répugne à tromper ceux qui se fient à elle.
Eh bien ! Il faut avoir le courage de le dire : ce qu’on a inauguré hier, c’est une salle des Fêtes, une allée sablée, quelques façades plus ou moins achevées, un pont où il ne manque plus un boulon ; mais ce n’est pas l’Exposition universelle 1900. »
Ce texte aussi vif que mordant est né de la plume d’un jeune reporter, Gaston Leroux. Déjà connu pour avoir chroniqué le procès de l’anarchiste Auguste Vaillant pour le journal Paris, Gaston Leroux est engagé au Matin en 1900. Huit ans plus tard, son premier roman, Le Mystère de la chambre jaune, popularise le personnage d’un jeune reporter astucieux, Rouletabille.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
La grande crise de 1920
La joie de la victoire couvre le bruit des esprits chagrins qui déplorent les mensonges et les « bobards » répandus par la presse durant quatre ans. Ils ne sont pas nombreux ceux qui, en 1918, fondent le premier syndicat des journalistes et exigent le relèvement moral d’une profession devenue supplétive de la propagande d’État. Du reste, dans l’immédiat après-guerre, les préoccupations des journaux sont ailleurs : au début des années 1920, la presse parisienne, hier rayonnante, traverse la plus grande crise de son histoire et, pour la première fois, se trouve contrainte d’augmenter le prix au numéro. On invoque de multiples facteurs, comme la hausse du coût du papier ou l’insuffisance de la publicité, nerf de l’information. Mais la vraie raison est celle de la concurrence qui ne cesse de s’accroître et condamne les plus faibles. Le temps béni de la conquête du lectorat est révolu, celui de la concentration accélérée a commencé : le nombre des quotidiens parisiens passe de 80 en 1914 à 31 à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Les titres de la capitale se heurtent désormais au dynamisme des quotidiens de province, seuls capables (grâce à l’automobile) d’atteindre le plus petit hameau. Ils n’ont plus rien à envier aux journaux parisiens, ni sur le plan financier, ni sur le plan de l’information : grâce aux agences, ils sont désormais capables de fournir les dernières nouvelles du monde, tout en jouant sur la précision de l’information de proximité. En absorbant les feuilles locales, les grands régionaux affirment leur domination, au point qu’en 1939 leur tirage cumulé équivaut à celui de la presse quotidienne parisienne. Alors que L’Ouest-Éclair, doté de douze éditions départementales, devient le cinquième quotidien français, avec 400 000 exemplaires (et des pointes à 800 000), les champions de la presse de masse d’avant 1914 sont à la peine.

« L’abominable vénalité de la presse française »
L’Humanité publie du 5 décembre 1923 au 30 mars 1924 des dizaines de documents trouvés dans les archives tsaristes sur les « subventions à la presse française ». La plupart sont des rapports d’Arthur Raffalovitch, conseiller secret du ministère des Finances russe à Paris. Ils sont datés de mai 1897 à juillet 1917 et mettent en cause nombre de journaux français. En 1931, Boris Souvarine les éditera en un volume avec d’autres documents inédits pour rappeler « utilement que la presse n’est pas seulement au service des puissances d’argent de l’intérieur, mais qu’elle est également à la solde de celles de l’extérieur ».
http://www.humanite.fr/
© L’Humanité, 1923.
© L’Humanité, 1923.
Au début des années 1930, ni Le Petit Journal, ni Le Journal, ni Le Matin ne semblent comprendre que le monde change, que les lecteurs attendent davantage de leur journal, qu’ils sont désormais sollicités par d’autres médias qui, par l’image et le son, rendent l’information plus vivante : en 1930, les actualités cinématographiques sont parlantes, et la radio, naguère réservée à une élite, se transforme brusquement en grand média populaire. Bientôt, dépassée par la puissance des ondes et l’immédiateté de l’information radiophonique, la presse écrite n’aura même plus le monopole de l’annonce des nouvelles !
Provenance
Cet article provient du site Presse à la Une (2012), réalisé en partenariat avec le CLEMI et l’AFP.
Lien permanent
ark:/12148/mm6mvd759b5tw