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Jeune homme nu assis

Jeune homme nu assis
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Francesco de’Rossi, surnommé Cecchino, prit le nom de son principal protecteur, le cardinal Giovanni Salviati, lorsqu’il arriva à Rome, trois ans après le sac de la ville par Charles Quint (1527). Sa carrière se déroula spécialement dans la cité pontificale, qui connut un renouveau culturel et artistique sous le mécénat d’Alessandro Farnèse, devenu pape sous le nom de Paul III. Son art, très apprécié, appartient au courant florentin où la peinture est fondée en grande partie sur le dessin qui joue un rôle fondamental. C’est comme dessinateur qu’il s’imposa lors de son séjour à Venise. L’artiste appartient à la génération de la deuxième phase du maniérisme italien, dont il est l’un des meilleurs représentants avec Primatice, Bronzino, Daniele da Volterra, après Pontormo, Giulio Romano, le Rosso et Perino del Vaga, artistes du premier maniérisme italien. D’un apprentissage chez un orfèvre lui vint sans doute le goût des formes étranges, capricieuses, des ornements.
Il fréquenta les milieux humanistes – il est qualifié de lettré par Vasari – et exécuta de nombreuses commandes pour les princes et les cardinaux. Il participa à des décorations temporaires de fêtes, et composa de nombreux décors notamment au palais Farnèse à Rome, à la sala dell’Udienza du palazzo Vecchio (1543-1545), à Florence, où le duc Cosme Ier de Médicis l’avait fait venir. Il est considéré comme le plus grand décorateur des années 1540-1560. Dans un langage novateur, il multiplie les figures allégoriques, les éléments naturels, les trophées. Ses compositions très animées, où la liberté d’imagination, la fantaisie, l’extravagance, le fantastique se donnent libre cours, illustrent remarquablement la maniera.
Sa création artistique est très variée : peintures, retables, décors, tapisseries, illustrations de livres, orfèvreries, dessins pour la gravure, majoliques, émaux. Ses thèmes sont tout aussi divers : portraits, œuvres religieuses, mythologies, allégories, emblèmes.
Vasari souligne sa parfaite maîtrise du dessin qui joua un rôle essentiel dans sa création, et sa facilité à traduire les styles les plus variés. Sur les 310 dessins environ qui sont conservés, dont trente-neuf au Louvre, auxquels s’ajoutent 145 pages dessinées dans des ouvrages, 206 peuvent être considérés comme des originaux. Dans son corpus de dessins, l’étude de la figure humaine prime sur les autres types, avec une prédominance pour la figure masculine basée, semble-t-il, sur des modèles vivants. Les corps féminins paraissent davantage reproduire des modèles de l’art classique.
Le Jeune homme nu assis est une étude de l’artiste pour le tableau Adam et ève exposé actuellement à la galleria Colonna, daté de 1553. La pose d’Adam y est très recherchée, provocante même, à la limite du déséquilibre, la torsion excessive du buste aux épaules rapprochées, le genou de la jambe gauche surélevé sont autant de détails encore plus sensibles et plus accentués dans le dessin préparatoire, isolé au centre de la feuille, que dans le tableau.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1553
  • Lieu
    Rome
  • Auteur(es)
    Francesco de’Rossi, dit Francesco Salviati. Florence, 1510 - Rome, 1563
  • Description technique
    Pierre noire ; étude à la sanguine d'un visage et d'une main, en haut à droite, 268 x 204 mm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE B-3-BTE

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmc8wskpzh63