Jean Rabel. Né vers 1545 à Beauvais-Paris, 1603.
Louise de Lorraine
Vers 1575
Pierre noire et sanguine. 337 x 231 mm.
Paris, BNF, Estampes, Rés. Na 22

Femme d'Henri III qui la décrit "blanche, délicate et maigre", tel que la représente l'un des portraits réalisés par Rabel, elle fut tenue à l'écart par Catherine de Médicis. Délaissée par le roi, elle mena une vie de dévotion. Après l'assassinat de son époux, elle quitta la cour et vécut dans ses châteaux de Chenonceaux et de Moulins. "On voit à Chenonceaux sa chambre et son cabinet, qu'elle avait fait peindre en noir semé de larmes, d'os de mort et de tombeaux, avec quantité de devises lugubres. L'ameublement est de même ; il n'y a pour tout ornement qu'un portrait d'Henri III sur la cheminée."
Sur ce portrait d'apparat, exécuté à l'époque de son mariage, la sensibilité et la tristesse que reflète un autre portrait d'elle exécuté par Rabel, ont fait place à une expression altière, atténuée par le port princier de la reine. Le soin que le portraitiste accorde à la coiffure et aux vêtements, cheveux relevés en croissants de part et d'autre du front et séparés par un bijou, corsage orné de perles et de pierres précieuses, y contribue.
Louis Dimier a attribué ce dessin à Jean Decourt qui succéda à François Clouet en 1575, comme peintre du roi. Jean Adhémar le donne à Jean Rabel, peintre de Louise de Lorraine, qui d'après Pierre de Lestoile (1546-1611), chroniqueur de l'époque et auteur du Journal pour le règne d'Henri III (fol. 43 v), était "Un des premiers en l'art de portraiture, et avait bel esprit."