Jean-Paul Sartre (1905-1980)
Les Communistes et la Paix, t. I et II

1952 et 1954. Manuscrit autographe. 81 et 282 f., 27 x 21 cm
BNF, Manuscrits, fonds Sartre

En 1952, Sartre apprend en Italie l'arrestation de Jacques Duclos à la suite de la manifestation du 28 mai 1952 contre la venue à Paris du général Ridgway à la tête du SHAPE : "Quand je revins à Paris, précipitamment, il fallait que j'écrive ou que j'étouffe. J'écrivis, le jour et la nuit, la première partie des Communistes et la Paix." Le premier des deux articles fleuves écrits dans la fureur et à la hâte fut publié dans Les Temps modernes en juillet 1952 ; le second, à l'automne de la même année, traitait de la grève de protestation du 4 juin organisée par le PC ; le troisième article, en avril 1954, provoqua la démission de Merleau-Ponty et d'Étiemble ; le quatrième article annoncé ne parut jamais : "J'ai écrit Les Communistes et la Paix sans avoir aucune liaison avec le Parti, en étant plutôt son ennemi, pour dire qu'il était honteux d'avoir arrêté Duclos. Puis, petit à petit, les articles se sont transformés en une sorte de demi-éloge et même d'éloge du parti communiste contre les formations françaises du jour ; et le résultat fut que le parti m'envoya Claude Roy et un autre - Claude Roy représentant l'élément qui pouvait parler aux intellectuels non communistes - pour me demander si je ne me joindrais pas à ceux des intellectuels qui protestaient contre l'arrestation d'Henri Martin." (La Cérémonie des adieux, p. 461-462.) En 1953, la réponse à Claude Lefort vint s'insérer avant le troisième article, d'avril 1954 ; le quatrième article annoncé ne parut jamais.