Jean-Paul Sartre (1905-1980)
"Merleau-Ponty vivant"

1961. Manuscrit autographe. 124 f., 27 x 21 cm
BNF, Manuscrits, fonds Sartre

Confession lyrique et émotive, la première version de l'hommage à Merleau-Ponty (décédé le 4 mai 1961), dans laquelle Sartre ne se donne pas le beau rôle, se conclut sur une belle envolée : "Pour ce qui est de moi, je m'engouffrais dans toutes les frontières ouvertes, avec ce résultat : une opiniâtre distraction d'esprit - la chose du monde la mieux partagée - et qui fut récemment nommée de son vrai nom, la bêtise." Cette autocritique pleine de bons sentiments céda la place, dans la publication des Temps modernes (reprise dans Situations IV), à un historique de la revue, puis à une mise au point des affirmations politiques de Sartre face à celles de son ami, mise au point qui débouchait sur l'évidente nécessité de faire front - malgré les divergences - avec le parti communiste, pour lutter contre la guerre d'Algérie.