Les Troyennes d'après Euripide (1965)
  Création à Paris, théâtre national populaire (TNP), le 10 mars 1965. Mise en scène Michel Cacoyannis, musique Jean Prodomides, décors Jean Tsaroukis. Avec Jean Martinelli (Poséidon), Françoise Le Bail (Pallas Athena), Éléonore Hirt (Hécube), Jean-Pierre Bernard (Talthybios), Judith Magre (Cassandre), Nathalie Nerval (Andromaque), Yves Vincent (Ménélas), Françoise Brion (Hélène).
   
   
   
    Pendant l'été 1964, Sartre écrit à Rome une adaptation de la célèbre pièce d'Euripide, construite comme un oratorio sur le thème de la guerre et de sa condamnation. Dans un numéro de Bref, en février 1965, il s'explique sur le ton de l'œuvre, "une conversation à demi-mots sur des poncifs", un thème sur le lieu commun qu'il développera dans ses textes sur Kierkegaard, précise Michel Contat. Dans une interview donnée à Gisèle Halimi pour l'hebdomadaire yougoslave NIN et publiée par la revue Bleu nuit (n°14, nov. 1988), il indique : "Pour que notre public puisse ressentir les vérités profondes exprimées par Euripide, il était nécessaire de dramatiser la pièce et de modifier certains personnages." Ainsi Hécube, qui reste la reine de Troie et n'accepte pas la défaite, n'est pas la vieille femme indécise d'Euripide. Trois ans après la fin de la guerre d'Algérie, Sartre stigmatise les guerres de conquête et dresse "une véritable accusation contre les guerres coloniales".