Une leçon de l’abbé Nollet
Frontispice de l'Essai sur l’électricité des corps
Jean-Antoine Nollet (1700-1770), 1746.
BnF, Réserve des livres rares, R-14185
© Bibliothèque nationale de France
Jean Antoine Nollet, dit l’abbé Nollet (1700-1770), contribue à répandre en France le goût et l’étude de la physique, notamment des premiers travaux sur l’électricité. Maître de physique et d’histoire naturelle des enfants du roi Louis XV, il est bon théoricien, excellent orateur et grand vulgarisateur. Ses compétences scientifiques et techniques lui ouvrent les portes des laboratoires et des salons parisiens. Dès 1735, il donne à Paris un cours de physique expérimentale ouvert à des hommes et à des femmes de tous âges et de toutes conditions, qui rencontre un succès prodigieux, avec ses spectaculaires expériences électrostatiques. Ses Leçons de physique expérimentale paraissent en 1743 et connaissent sept rééditions. L’abbé Nollet s’intéresse à la foudre et pressent sa filiation avec l’électricité. Son nom tombe dans l’oubli au XIXe siècle, alors que les appareils de démonstration qu’il a inventés sont distribués dans les lycées et utilisés par des générations d’enseignants. Pour expliquer ses leçons, il devient fournisseur des très beaux instruments qui servent à ses démonstrations. Mme Du Châtelet commande une camera obscura à Nollet en avril 1736. « L’abbé Nollet me ruine », s’exclame Voltaire qui lui aura payé au moins 10 000 livres pour le cabinet de Cirey.