Victor Meunier (1817-1903), connu pour son fort engagement politique, était naturaliste de formation. La première partie de sa carrière est donc marquée par des publications scientifiques (Histoire philosophique des progrès de la zoologie générale, 1845) et politiques (Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines, 1841-1846). Il collabore dans plusieurs journaux engagés, comme le journal fouriériste La Phalange, ou La Démocratie pacifique de Victor Considérant en 1845. Lui-même devient, en 1850, directeur de la revue Le Socialiste de la Côte d’Or.
Le coup d’Etat de 1851 lui fait abandonner le journalisme purement politique. Il se tourne alors vers la vulgarisation mais en conservant un engagement fort qui le pousse à s’attaquer régulièrement aux « princes de la sciences » de l’Institut et du Muséum d’histoire naturelle. C’est lui qui est chargé du feuilleton scientifique de La Presse, dont il fait, selon ses propres dires, une « revue démocratique et socialiste du mouvement des sciences » (préface de Science et démocratie, 1865). En 1855, il laisse sa place à Louis Figuier, et fonde la revue L’Ami des sciences. Il crée en même temps La Presse des enfants, avec l’aide de sa femme Isabelle, connue notamment pour avoir traduit en français plusieurs nouvelles d’Edgar Allan Poe. En 1867, il crée également Le courrier des sciences de l’industrie et de l’agriculture. De 1867 à 1870, il prend la direction de la revue Cosmos, en lui donnant un caractère plus engagé, la requalifiant de « revue politique et sociale ». Dans le même temps, il est chargé du feuilleton scientifique du Siècle, de L’Opinion nationale, puis du Rappel. Il a contribué à la Bibliothèque des merveilles (Les grandes chasses, 1867 ; Les grandes pêches, 1868), et publié de nombreux titres de vulgarisation sur les animaux chez différents éditeurs (Les animaux à métamorphoses, 1867 ; Histoires de perroquets, 1897 ; Les animaux travailleurs ; etc.).