Portrait de Louis Figuier
Nadar (1820-1910) (photographe), 1854-1870.
BnF, Estampes et photographie, FOL-EO-15 (8)
© Bibliothèque nationale de France
Précurseur et chef de file de la vulgarisation d’après Gaston Tissandier, Louis Figuier (1819-1894) est sans conteste l’un des hommes qui ont donné à la vulgarisation « moderne » du XIXe siècle ses caractéristiques. Sa carrière ne le destinait pourtant pas à la vulgarisation. Ayant commencé des études de médecine, il est reçu docteur en 1844 et entre alors au laboratoire du chimiste Balard à la Sorbonne. Il retourne ensuite dans la ville natale, Montpellier, pour y être professeur à l’École de pharmacie en 1846. Détenteur en 1850 d’un second doctorat (en sciences physiques) puis de l’agrégation de pharmacie en 1852, il devient professeur à l’École de pharmacie de Paris en 1853. C’est en 1856 qu’une querelle scientifique le pousse à mettre fin à sa carrière d’enseignant, lorsqu’il soutient face à Claude Bernard des théories qui se révèlent erronées. Ayant déjà pris goût à la vulgarisation en publiant en 1851 une Exposition et histoire des principales découvertes scientifiques modernes, il décide de s’y consacrer entièrement.
Figuier prend la suite de Victor Meunier, en 1855, pour la rédaction du feuilleton scientifique du quotidien La Presse. Ses chroniques paraissent ensuite régulièrement sous la forme de recueils intitulés L’Année scientifique et industrielle. Il collabore également à La France, ainsi qu’à La Nature, et dirige de 1888 à sa mort La Science illustrée qu’il présente comme un journal de vulgarisation très grand public, en mettant en avant des contributeurs comme Camille Flammarion, Jules Rengade, Henri de Parville ou encore Wilfrid de Fonvielle.
Dans ses ouvrages, il aborde de nombreux sujets, l’histoire naturelle (Tableau de la nature, 10 vol., 1862-1871), l’histoire des sciences (Vies des savants illustres, 5 vol., 1866-1870), le merveilleux et la superstition (Les Mystères de la science, 1892-1893), ou encore les techniques et l’industrie (Les Nouvelles conquêtes de la science, 4 vol., 1883-1885), dont les inventions modernes qu’il décrit dans ses Merveilles de la science (1867-1870) et ses Merveilles de l’industrie (1873-1874). Certains de ses ouvrages sont traduits et publiés à l’étranger. À la fin de sa vie, il se passionne pour le théâtre scientifique, certain qu’il peut être un nouveau et puissant moyen de vulgarisation. Il écrit notamment des pièces sur des vies de savants (Denis Papin en 1882, Gutenberg en 1886, Kepler en 1889). Mais ses productions ne rencontrent aucun succès, ni auprès du public ni auprès de la critique.
 
 

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