Première photographie de Paris vue du ciel
Premier résultat de photographie aérostatique. Applications : Cadastre, Stratégie, etc. Cliché obtenu à l'altitude de 520 m par Nadar 1858
Nadar (1820-1910), 1868.
BnF, Estampes et photographie, EO-15 (11)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Le 23 octobre 1858, le photographe Nadar dépose un brevet intitulé « Un nouveau système de photographie aérostatique », qui vise à utiliser la photographie à des fins cartographiques, voire militaires. Cette idée était déjà apparue en 1855 sous la plume d’Andraud, dans Une dernière annexe au Palais de l’Industrie, mais sous la forme d’une invention imaginaire. Nadar est donc le premier à s’y intéresser concrètement. Il insiste notamment sur « la perpendicularité de l’appareil » pour réaliser une bonne cartographie. Ses premiers essais, réalisés avant l’hiver 1858, sont cependant des échecs. La cause est technique : Nadar n’a pas pris en considération l’hydrogène sulfuré qui s’échappe du ballon pour éviter qu’il n’explose, mais qui noircit la plaque photographique à son contact. Nadar s’en rend compte lors de son premier essai réussi, au Petit-Bicêtre (actuel Petit-Clamart), essai dont le résultat photographique a malheureusement disparu. L’évènement est connu par la description qu’il en fait dans ses différents mémoires (Quand j’étais photographe, Les Mémoires du Géant).
Dix ans plus tard, il réalise les premiers clichés de Paris vue du ciel, à l’occasion de l’Exposition de 1868. Il embarque à bord du ballon captif d’Henri Giffard installé à l’Hippodrome de Paris et réalise huit prises de vues différentes. C’est l’une d’elles qui est agrandie pour être exposée à plusieurs occasions, dont l’Exposition de 1889, avec le titre « Premier résultat photographique aérostatique » et antidatée de 1858. L’idée de cartographie est abandonnée depuis longtemps, et avec elle la notion de perpendicularité de l’appareil.
 
 

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