L'anthropologie biologique

par Paul Topinard

"Je passe à la seconde accusation sérieuse portée contre moi par le colonel Duhousset à la suite de MM. Dally et Chervin. D'après eux, je suis un mensurateur acharné et l'on ne me conçoit qu'armé du céphalomètre et de la double équerre. Ma réponse se lie à la question de l'enseignement dont je suis chargé, que mon regretté maître voulait appeler anthropologie générale, mot qui m'effrayait et que nous avons remplacé par celui d'anthropologie biologique, qui se restreint à l'anthropologie étudiée sur le vivant, ou par le vivant.
Ce titre comprend, et c'est ainsi que je l'ai entendu depuis cinq ans accomplis, l'étude analytique, puis synthétique de tous les caractères physiques et physiologiques que le voyageur constate et relève sur le vivant, et qui mènent à la connaissance des types et des races. Dans notre discussion actuelle il n'est question que des caractères physiques, conduisant à la détermination des types physiques.
Ces caractères, et voilà ce qu'il ne faut pas oublier lorsqu'on fait un voyage, sont de deux sortes : les caractères anthropologiques, qui se mesurent et qui s'expriment par des chiffres qu'on manipule ensuite à sa guise, et les caractères descriptifs, qu'on rend par des descriptions, des périphrases ou des mots et dont on prend une sorte de moyenne en présence même du sujet."
Paul Topinard, "De la méthode d'observation sur le vivant, à propos de la discussion sur l'Algérie", Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, 3e série t. 4, 1881, p. 524
Texte intégral sur Gallica
 
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