Ferdowsi et l'épopée nationale iranienne |
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Lâme persane vibre aux accents de
lépopée nationale iranienne ; toutes les classes
de la société se retrouvent dans les figures des héros
du Livre des rois composé par Ferdowsi à la fin du Xe
siècle. Cest un texte qui a été copié un très
grand nombre de fois et les souverains en ont volontiers
fait réaliser des copies illustrées pour leurs
bibliothèques. Comptant dans certains manuscrits
jusquà 60 000 distiques, cette uvre relate
lhistoire de lIran depuis les origines du
monde jusquà la conquête arabe au VIIe siècle. Le
poète Ferdowsi (v. 940-1020) a consacré plus de trente
ans à la rédaction de son Livre des rois. Vers 976, le
projet dune telle chronique avait déjà été
envisagé par le poète Daqiqi, mais celui-ci était mort
avant davoir pu le mener à bien. Ferdowsi, âgé
dune quarantaine dannées, consulte divers
ouvrages, dont la documentation amassée par son
prédécesseur, et sattelle à la tâche.
Lépopée est terminée en 1010. Conformément à
lusage de lépoque, Ferdowsi la dédie au
souverain ; mais le sultan dalors, Mahmoud, est
turc, donc peu intéressé par lhistoire de
lIran ; de plus, il est sunnite et napprécie
guère ce solliciteur qui fait léloge du
zoroastrisme. Très chichement rémunéré, Ferdowsi
regagne Tous, sa ville natale, où il compose contre
Mahmoud une satire virulente. |
Troisième exploit de Rostam : il tue le dragon Cette
copie du Livre des rois de Ferdowsi a été achevée en
1444 par un calligraphe nommé Mohammad al-Soltâni,
copiste à la cour de Abdollâh, fils
dEbrâhim Soltân et vice-roi de Chirâz. Aucune
des peintures nest signée, mais leur style est
bien celui de latelier de Chirâz. Cette image
illustre lun des sept exploits du héros Rostam,
reconnaissable à la peau de tigre qui recouvre son
armure. Grâce à la vaillance de son cheval, Rostam
parvient à vaincre le dragon. |
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Le Livre des rois |
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« à moi seul, je suis une armée qui cherche le combat, Monté sur le fougueux Rakhch, je foule la terre. » Il dit et le dragon se jeta sur lui pour le combattre mais neut point le dessus à la fin, Il avait pourtant fondu si brutalement sur le preux quon aurait cru quil allait briser Rostam. Quand Rakhch avait vu la force qui émanait du corps du dragon alors quil fondait sur le héros faiseur de rois Il coucha ses oreilles et parvint ô merveille à déchirer de ses dents les épaules du dragon Tel un lion, il mit sa peau en lambeaux ; le preux en demeura saisi détonnement Du coup, de son épée, il décapita la bête et, tel un torrent, le sang jaillit de son sein [ ]. |
Le héros Farâmarz met en déroute le roi de
Kaboul Ce feuillet provient dun manuscrit
princier aux peintures très nombreuses et très
variées, sans doute copié et illustré à Tabriz sous
le vizirat de Ghiyâs al-Din. La bataille représentée
ici montre Farâmarz qui, désireux de venger son père,
le héros Rostam, met en déroute les troupes du roi de
Kaboul. |
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Le Livre des rois |
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Farâmarz, ayant accompli le deuil de son père, fit sortir une armée dans la plaine [ ]. Le roi de Kaboul eut des nouvelles de lapproche des troupes du Zaboulistan, et rassembla son armée dispersée ; la terre se couvrit de fer, et lair sassombrit. Farâmarz et ses troupes savancèrent, le soleil et la lune pâlirent et, quand les deux armées furent en présence, le monde se remplit de bruits guerriers ; la masse des chevaux et la poussière noire quils soulevaient étaient telles que les lions ségaraient dans la forêt ; un grand vent amena des nuages sombres, et lon ne distinguait plus le ciel de la terre. |
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