Le nastaliq Vers 1375, à
Tabriz, apparaît un nouveau style calligraphique, le
nastaliq -dont le nom signifierait la combinaison
du naskh et du taliq, « écriture suspendue »-,
caractérisé par des formes arrondies et la présence de
ligatures entre les signes. La tradition attribue son
invention à Mir Ali Tabrizi, qui en aurait fixé
les règles, mais il sagit plus certainement
dune création collective. Tabriz est alors une
ville cosmopolite, où se côtoient des hommes de
cultures et de religions diverses, et les réflexions sur
le phénomène de lécriture passionnent les
milieux savants. On a pu supposer que le nastaliq a
été mis au point par des membres de la chancellerie
(divân), soucieux de disposer dun style graphique
plus adapté au persan. Les calligraphes de Bagdad,
layant rapidement adopté, assurent sa diffusion
lorsquils vont travailler dans les ateliers de
Chirâz, dIspahan et de Hérât. Des souverains
comme Eskandar Soltân ou Bâysonqor, très intéressés
par la question car ils pratiquent eux-mêmes la
calligraphie, contribuent également à son succès.
Très vite, le nastaliq simposera dans la
plupart des manuscrits ; il restera longtemps le style le
plus apprécié pour la copie des poèmes et
lexercice de lart calligraphique. |
Les « six styles » Chacun de
ces styles se voit attribuer, en principe, un emploi
spécifique : le reqâ et le tawqi sont
utilisés pour la copie des documents officiels ; le
mohaqqaq, le rayhâni et le thoulouth sont réservés au
Coran ; le naskh et les écritures qui en sont dérivées
(dites naskhi) servent à la copie des textes profanes.
Ces « six styles » classiques constituent un
répertoire où le calligraphe puise à son gré, selon
la surface dont il dispose et leffet esthétique
recherché. Plusieurs styles peuvent se trouver
juxtaposés dans un même manuscrit. |
Ligne inférieure en rayhâni dans une copie de 1499-1500 des Quarante Hadiths traduits par Djâmi. Mss or., Suppl. persan 1961, détail du fo 7 vo.
|
Recueil des pièces lyriques |
Lart du grand calligraphe
Soltân-Âli Machhadi Ce manuscrit en
écriture nastaliq, copiée en biais, porte la
signature de lun des calligraphes persans les plus
connus, Soltân-Ali Machhadi, auteur dun
traité sur la manière de calligraphier le
nastaliq. Il a été réalisé pour la
bibliothèque du sultan Badi al-Zamân, fils aîné
de Hoseyn Mirzâ Bayqarâ. |
© Bibliothèque nationale de France |