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La littérature utopique sera très souvent une littérature de voyage, le
récit d'un périple au terme duquel se produit la découverte imprévue d'un ailleurs
idéal : là-bas, nulle part... Ce motif trouve ses racines dans des traditions littéraires anciennes et médiévales: celle des romans grecs, comme ceux de Iamboulos (IIIe siècle av. J.-C.) ou de Lucien de Samosate (IIe siècle ap. J.-C.), celle des récits de quêtes du Moyen Âge chrétien, ou encore celle des compte-rendus de pèlerinages, en particulier celui qui conduit à Jérusalem, où s'ancre la promesse du salut. |
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La Navigation de Saint Brandan, pérégrination océane d'origine irlandaise en même temps que métaphore de l'initiation monastique, raconte les aventures qui mènent le saint et ses compagnons d'île en île, à la recherche du Paradis terrestre. | ||||||
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Le Roman
d'Alexandre prolonge le souvenir des conquêtes par le récit d'un voyage aux confins
de la terre, là aussi aux portes du Paradis, où l'empereur apprend à connaître sa
propre finitude. Le Pèlerinage de la vie humaine, texte du XIVe siècle, fait
du voyage une allégorie de l'existence, qui se conclut par la même leçon : pour
accéder à la Jérusalem céleste, il faut d'abord passer par la mort. |
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s2 | Bernard de Clairvaux Salut, terre de la promesse, qui ruisselait autrefois de lait et de miel pour tes habitants : tu offres maintenant à lunivers entier les remèdes du salut, les aliments de la vie. Liber ad milites templi, XIIIe s. |