Les merveilles
de la science

"Organiser scientifiquement l’humanité, tel est donc le dernier mot de la science moderne, telle est son audacieuse, mais légitime prétention." C’est en ces termes qu’Ernest Renan, dans L’Avenir de la science, résume l’une des utopies majeures du XIXe siècle, celle que promet la "religion du progrès".

À la fin du siècle, la fée Électricité illumine les ténèbres, les moyens de communication rapprochent les hommes et suppriment les distances : les Expositions universelles créent pour un instant le monde idéal que façonnent les techniques toutes-puissantes, cependant que scientifiques et vulgarisateurs empruntent volontiers les moyens de la fiction pour exalter les merveilles de la science et créer une mythologie moderne.

Quelques observateurs isolés, comme Jules Verne ou le dessinateur Robida, pressentent pourtant, dès le tournant du siècle, que le monde créé par la technique n’est pas nécessairement un monde heureux.