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Le XXe siècle fait apparaître le progrès pour ce quil
est, une croyance. Croyance nécessaire peut-être, en ce quelle a pu cimenter, plus
dune fois, la volonté collective, mais croyance dont lhistoire nous a forcés
à nous déprendre, à coups de désastres régressifs et de barbaries modernes. De là
que la littérature utopique de cette époque est traversée par la dialectique entre
utopie et contre-utopie, entre rêve et cauchemar ; cest une dialectique qui, cette
fois, ouvre grand larc du possible, entre le pire et le meilleur, qui convertit
lanticipation en avertissement lucide, en déconstruisant les illusions du progrès.
Du même coup, elle fait apparaître lutopie comme un objet double,
laccomplissement utopique comme ce qui présente, par construction, une face
radieuse et une face sombre. Devient inévitable une réflexion difficile sur ce qui, dans
lhéritage de la pensée utopique moderne, contenait les germes de sa version
totalitaire.
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