Saint Augustin,
La Cité de Dieu
Autres textes :

- Hésiode, Les Travaux et les jours

- Platon, La République 1

- Platon, La République 2

- Platon, La République 3

- Ovide, Les Métamorphoses

- Apocalypse de Jean : 4
La Jérusalem future

- Saint Augustin, La Cité de Dieu

Le bonheur au paradis
XXVI. Ainsi l’homme vivait au paradis comme il le voulait, aussi longtemps qu’il voulut ce que Dieu avait ordonné. Il vivait jouissant de Dieu dont la bonté faisait la sienne ; il vivait exempt de tout besoin et il avait le pouvoir de vivre toujours ainsi. Il avait à disposition une nourriture pour apaiser sa faim, une boisson pour étancher sa soif, l’arbre de vie pour le garantir contre les atteintes de la vieillesse. Aucune espèce de corruption corporelle n’imposait la moindre gêne à aucun de ses sens. Il n’avait à craindre aucune maladie intérieure, aucun accident extérieur : dans sa chair une parfaite santé, dans son âme une pleine sérénité. De même qu’on ne souffrait en paradis ni du chaud ni du froid, ainsi son hôte était-il à l’abri de tout désir et de toute crainte contrariant sa volonté bonne. Pas l’ombre d’une tristesse, pas la moindre vaine joie. Continuellement il trouvait sa vraie joie en Dieu pour qui il brûlait d’une charité née d’un cœur pur, d’une conscience droite et d’une foi sincère. Entre les deux époux régnait une union fidèle fondée sur un chaste amour, entre le corps et l’âme un mutuel dévouement, une obéissance sans effort au commandement divin. Le repos ne dégénérait pas en lassitude, on n’était pas malgré soi accablé de sommeil.

Saint Augustin - La Cité de Dieu, Livre XIV, Nouvelle Bibliothèque Augustinienne (4,1), 1994, (Institut d’études augustiniennes)
Texte du Ve siècle