Quelle forme d'utopie ?
L'utopie de demain
L'utopie pour se projeter dans l'avenir

Quelle forme d'utopie ?

La noosphère
L’intelligence collective " Le rôle de l’informatique et des techniques de communication à support numérique ne serait pas de " remplacer l’homme " ni de s’approcher d’une hypothétique " intelligence artificielle ", mais de favoriser la construction de collectifs intelligents où les potentialités sociales et cognitives de chacun pourront se développer et s’amplifier mutuellement. Selon cette approche, le projet architectural majeur du XXIe siècle sera d’imaginer, de construire et l’aménager l’espace interactif et mouvant du cyberspace. Peut-être alors sera-t-il possible de dépasser la société du spectacle pour aborder une ère post-médias, ère dans laquelle les techniques de communication serviront à filtrer les flux de connaissances, à naviguer dans le savoir et à penser ensemble plutôt qu’à charrier des masses d’informations. "
Pierre Lévy, L’Intelligence collective, 1995, p. 25.
Expérimenter le présent " L’utopie est une porte grand ouverte pour la recherche. Mais c’est aussi une chose qui ne se réalise pas. Je préfère l’expérimentation dans le présent, qu’on ne repousse pas comme un avenir. "
Georges Lavaudant dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.

L'utopie des faits et l'utopie des valeurs " Il faut distinguer, jusqu’à les opposer, l’utopie des faits et l’utopie des valeurs. La première réduit l’existence multiple, complexe et contradictoire des hommes à un programme ; elle est de nature indéniablement totalitaire et doit, par conséquent, être rejetée sans détour. La seconde, en revanche, maintient comme horizon des idéaux qui, à cause de leur universalité même, n’impliquent en tant que tels aucune prescription particulière : la paix, la liberté et la justice pour la terre entière, pour l’humanité entière sont ces idéaux capables de donner à la mondialisation un sens autre qu’économique. "
Christian Godin dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.

Pourquoi ne pas imaginer le meilleur ? " Pourquoi ne pas imaginer le meilleur ? On n’a aucune chance d’arriver au meilleur si on ne l’a pas d’abord imaginé. D’ailleurs, c’est ce que nous faisons. Il y a d’une part un progrès moral de l’humanité et cela est une conséquence des utopies que nous avons imaginées en amont. Tout ce qu’on a obtenu (la fin de l’esclavage, la démocratie, la libération de la femme...) a d’abord été imaginé par des utopistes, à une époque ou personne n’y croyait.
Tout est possible mais rien n’est garanti. À nous de faire exploser la diversité plutôt que de suivre le troupeau. "
Pierre Lévy dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.

Des micro-utopies pragmatiques " L’artiste de la nouvelle modernité se présente comme un pilote d’essai, un auteur de micro-utopies qui opère dans des zones délimitées. De la même manière que l’intellectuel spécifique défini par Michel Foucault a supplanté la figure sartrienne du penseur de la totalité, les micro-utopies sectorielles et pragmatiques se substituent aux macro-utopies totalisantes d’hier. "
Nicolas Bourriaud dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.

Les quatre utopies " Aujourd’hui, quatre grande utopies dominent, et il n’y en a que quatre. La première, l’utopie d’éternité, part de la théologie pour aller au clonage. La seconde, l’utopie de liberté, va de la lutte contre l’esclavage jusqu’à l’économie de marché ; l’utopie d’égalité, quant à elle : c’est la plus bafouée de toutes, elle va de l’égalité politique à l’égalité monétaire. Ces trois premières utopies sont, au fond, un peu égoïstes.
Il y a heureusement une quatrième utopie : c’est l’utopie altruiste, qui consiste à chercher son bonheur dans le bonheur des autres. Une condition s’impose, dans ce domaine : on a intérêt à laisser à l’autre le choix de la définition de son bonheur. C’est ce que j’appelle l’utopie de la fraternité. C’est cette utopie qui devra être approfondie au XXIe siècle. "
Jacques Attali dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.

En panne d’avenir " L’idée d’une autre société est devenue presque impossible à penser. "
Furet, conclusion du Passé d’une illusion, cité par Frédéric Martel dans le numéro 387 (mai 2000) du Magazine littéraire consacré à la renaissance de l’utopie.