Paradis interdit
Le Paradis
Au temps de l'âge d'or

Réalité du Paradis

Paradis terrestre


Paradis interdit
Le Paradis interdit
" Quant au paradis, il le fit entourer d'un mur de feu, afin que l'homme ne pût y accéder, jusqu'au jour où il tiendrait un jugement suprême sur la terre ...et où, une fois la mort détruite, il appellerait en ce même lieu les hommes justes qui lui auraient rendu un culte. "
Lactance Institutions divines, IVe s.
 

Le paradis inaccessible
" Sachez que nul homme mortel ne peut aller vers ce paradis ni en approcher. Par terre, nul ne pourrait y aller à cause des bêtes sauvages qui sont dans les déserts, à cause des montagnes et des rochers où nul ne pourrait passer, à cause des lieux ténébreux, qui sont nombreux. Et nul ne pourrait y aller par les rivières, car l'eau court avec tant de force, puisqu'elle vient de si haut et fait de si grandes vagues qu'aucun navire ne pourrait les remonter. Et l'eau mugit et fait si grand bruit et si grande tourmente que l'on ne peut s'entendre l'un l'autre dans le navire, même en criant de l'un à l'autre le plus haut possible. Bien des grands seigneurs ont plusieurs fois essayé avec grande volonté d'aller par ces rivières vers le paradis avec une nombreuse compagnie. Mais ils ne purent aboutir, certains moururent de lassitude en naviguant contre les vagues, plusieurs autres devinrent aveugles, plusieurs sourds à cause du bruit de l'eau et plusieurs autres furent suffoqués et perdus dans les eaux. Ainsi nul mortel ne peut s'en approcher, sinon par une grâce spéciale de Dieu. Ainsi je ne saurais plus rien vous dire ni raconter de cet endroit, je me tairai donc et reviendrai à ce que j'ai vu. "
Jean de Mandeville, Voyage autour de la terre, Les Belles Lettres, 1993, p. 229-230. Cf. Ch. Deluz " Le paradis terrestre, image de l'Orient dans l'Occident médiéval ", dans Senefiance, n° 11, Aix-en-Provence, Université de Provence, 1982, p. 145-161.

Au centre de la Terre " Certes le Tout-Puissant, auteur du salut, aurait pu, pour réaliser son œuvre choisir les ultimes recoins, les extrêmes limites de la Gaule, les lieux torrides du Midi, ceux gelés du Nord, où n'importe quel autre lieu de l'immensité de l'orbe ; mais, comme le fruit de ce salut intéressait également l'humanité tout entière, qu'il n'avait pas l'intention de ne sauver qu'une partie du monde, mais le monde entier, il préféra ne pas exercer l'œuvre de la Rédemption dans un coin écarté de l'orbe, mais au milieu même […] Cet endroit, situé presque au milieu même de l'orbe, le Sauveur l'appelle le cœur de la terre. "
Pierre le Vénérable, Sermon sur le saint Sépulcre, traduit de P. L. 189, col. 978D-979A.

Un paradis bien gardé " Les moines mettent le cap directement sur l'entrée, mais il leur est très difficile de la franchir, car elle est gardée par des dragons qui brûlent de partout comme s'ils n'étaient que flammes. Au-dessus de l'endroit par où l'on entre est suspendu un glaive, la poignée en haut, la pointe en bas ; celui qui n'en a pas peur est bien téméraire. "
Benedeit, Le Voyage de saint Brandan, Union générale d'éditions 10/18, 1984, p. 123.

Les arbres de la connaissance " Tu verras, roi, qui que tu sois, les deux arbres du soleil et de la lune, qui parlent en indien et en grec ; celui du soleil est mâle, l'autre, celui de la lune, femelle, et tu pourras apprendre d'eux ce qui va t'arriver en fait de bonheurs ou de malheurs. "
Pseudo-Callisthène (entre les IIe-Ie siècles avant J.-C. et les IIe-IIIe siècles après), Le Roman d'Alexandre, II, 39, 11-12, Les Belles Lettres, 1992, Lettre d'Alexandre de Macédoine à Aristote son maître sur son expédition et la description de l'Inde, 48, Appendice I, p. 138.