Terres imaginaires
Terres inconnues
Le nouveau monde

Terres imaginaires
L’île d’Utopie " Ailleurs qu’en Utopie, certes, les hommes parlent librement du bien public — mais ne s’occupent que de leurs intérêts privés. En Utopie, où rien n’est privé, ils se soucient sérieusement des affaires publiques. Assurément, dans les deux cas, ils agissent raisonnablement. "
E. Surtz et J. H. Hexter éd., The Complete Works of St. Thomas More, t. IV : Utopia.
  


Au pays de nulle part, le règne de la raison " Comme ces nobles Houyhnhnms ont reçu en partage une disposition naturelle à toutes les vertus, et n’ont aucune notion, aucune idée, de ce que serait le mal dans une créature rationnelle, leur grand principe est qu’il faut cultiver la raison et se laisser entièrement gouverner par elle. Et la raison n’est pas chez eux matière à controverse, comme chez nous, où les hommes peuvent défendre de façon plausible les deux côtés d’une thèse, mais elle s’impose immédiatement, et fait naître la conviction, comme elle devrait le faire toujours, si elle n’était pas troublée, obscurcie, ou effacée par la passion ou l’intérêt. "
J. Swift, Voyages de Gulliver, dans Œuvres, éd. É. Pons, Gallimard, 1965.

Au pays de nulle part, les rapports amoureux […] " quand une mère houyhnhnm a mis au monde un enfant de chaque sexe, elle cesse d’avoir des rapports avec son époux, sauf si, par accident, ils en ont perdu un ". […] " cour, amour, cadeaux, douaires, contrats, sont des notions étrangères à leur pensée et il n’y a pas dans leur langue de termes correspondants. Le jeune couple se forme et s’unit simplement parce que les parents et les amis en ont décidé ainsi. C’est là quelque chose qu’on voit faire tous les jours et que l’on considère comme indispensable à un être raisonnable. On n’a jamais entendu parler ni d’une rupture du lien conjugal, ni de n’importe quel autre manquement à la chasteté. "
J. Swift, Voyages de Gulliver, dans Œuvres, éd. É. Pons, Gallimard, 1965.

Au pays de nulle part, l’hospitalité " L’une des grandes qualités des Houyhnhnms, c’est qu’ils sont affectueux et charitables, et non pas seulement pour quelques individus, mais pour leur race tout entière. Ainsi, un inconnu, venu de l’autre bout du pays, est reçu aussi bien que le voisin le plus proche, et, où qu’il aille, il est toujours comme chez lui. "
J. Swift, Voyages de Gulliver, dans Œuvres, éd. É. Pons, Gallimard, 1965.