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Carte du Paradis terrestre selon Moyse

    
Paris, rue Froimanteau, 1724    
Pierre Moullart-Sanson
   
Paris, BNF, Cartes et Plans, Ge D 13530
18,5 x 29 cm ; feuille entière : 40 X 46,5 cm
Attenante à la Table historique du Premier âge du Monde Tirée de la Genèse […], cette carte suit l'opinion du bénédictin Dom Calmet qui, au début du XVIIIe siècle, localisait le paradis terrestre en Arménie, entre les sources du Tigre, de l'Euphrate, du Phase et de l'Araxe. Depuis la Renaissance, les spécialistes ont passé au crible de la critique différentes hypothèses géographiques, tentant de concilier la lettre du texte sacré et les nouvelles connaissances issues des grandes découvertes. Peu suivie au Moyen Âge, où l'on supposait la zone torride inhabitable, l'hypothèse équatoriale avancée par Tertullien fut ainsi défendue par plusieurs auteurs, qui penchèrent pour une localisation tantôt en Afrique (Luis de Urreta), tantôt dans le Nouveau Monde (Christophe Colomb, Antonio de León Pinelo). Mais l'essentiel des commentateurs de la Genèse, soucieux de respecter la lettre qui plaçait le jardin d'éden à l'orient et citait le Tigre et l'Euphrate, optèrent pour le Proche ou Moyen-Orient, sans s'accorder toutefois sur une localisation plus précise : l'Arménie était ainsi en concurrence avec la Mésopotamie et la Terre sainte.