patience...
 


Première édition de l'Utopia

Libellus vere aureus nec minus salutaris quam festivus de optimo reip[ublicæ] statu, deq[ue] noua Insula Vtopia
    
[Louvain], Thierry Martin, [1516]    
Thomas More
   
New York, NYPL, The Henry W. and Albert A. Berg Coll. of English and American Literature, f. 1ro et 2 vo
17,8 X 13,3 cm
La première édition de l'Utopia de Thomas More juxtapose une illustration de l'île d'Utopie et un échantillon de son alphabet, qui ajoutent une dimension exotique au pays fictif de More. Sur l'île, l'inscription indique la ville d'Amaurote ainsi que la fontaine et le fleuve Anydrie. L'alphabet s'accompagne d'un poème, qui est traduit en latin plus bas : "Utopus, mon souverain, m'a transformée en île, moi qui jadis n'étais point une île. Seule de toutes les contrées, sans le secours de la philosophie abstraite, j'ai représenté pour les mortels la cité philosophique. De bonne grâce, je partage mes bienfaits avec d'autres; volontiers, j'adopte des autres ce qu'ils ont de mieux." More confia la publication de son travail à son ami le philosophe Érasme, lui adressant le texte et les pages liminaires en septembre 1516. En novembre de la même année, Érasme lui trouva un imprimeur en la personne de Thierry Martin, de Louvain; dès le mois de décembre, les premiers exemplaires sortaient des presses. Utopia reçut un si bon accueil que trois mois seulement après le premier tirage, Érasme encouragea More à le rééditer. Entre 1516 et 1689, on compte ainsi vingt-quatre éditions latines de l'ouvrage. Aux XVIe et XVIIe siècles, il fut aussi largement traduit : en allemand (1524), en italien (1548), en français (1550), en anglais (1551), en hollandais (1553) et en espagnol (1637).