patience...
 



L'An deux mille quatre cent quarante, Rêve s'il en fût jamais; suivi de l'Homme de fer, songe
    
Paris, Bresson et Carteret, an VII [1801] In-8°, 3 vol    
Louis-Sébastien Mercier
   
Paris, BNF, Philosophie, Histoire, Sciences de l'homme, 8-Li3-38. C, pl., t. I, p. 12
Si le mérite de la première utopie dans le temps (ou uchronie) revient à l'abbé de Pure, c'est au siècle suivant que le thème traditionnel des pérégrinations sur terre, sur mer ou dans l'espace commence à faire place à celui du voyage dans le temps. Témoin de la confiance dans le progrès qui anime le siècle des Lumières, le futur est riche de tous les possibles, "le présent est gros de l'avenir". Cette phrase de Leibnitz figure en épigraphe de l'utopie de Mercier. Accablé par les vicissitudes du temps, il s'endort et rêve qu'il s'éveille à l'âge de sept cents ans dans un Paris transformé selon ses désirs. Il va peu à peu y découvrir que l'humanité tout entière est désormais guidée par la raison. Quoiqu'il fût resté muet sur les causes de cette extraordinaire transformation, Mercier se vantait d'avoir prédit la Révolution dans cet ouvrage, paru en un volume en 1771, puis revu et augmenté jusqu'aux trois volumes de la version définitive de 1786.