Une nouvelle religion : le saint-simonisme | ||||
Gilet du père Enfantin |
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[Vers 1851]. Paris, BNF, Arsenal, fonds Enfantin |
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Paris, BNF, Arsenal, fonds Enfantin | ||||
Le costume, dans la liturgie de la nouvelle religion saint-simonienne, avait une valeur essentielle : "Le blanc est la couleur de l'amour, le rouge celle du travail, le bleu violet celle de la foi." C'est ainsi que le justaucorps bleu violet à courtes basques, la ceinture de cuir verni, la casquette rouge, le pantalon de coutil blanc, le mouchoir noué en sautoir autour du cou s'harmonisaient avec les cheveux tombant sur les épaules et les moustaches et barbes à l'orientale. Le 6 juin 1831, au cours de la retraite de Ménilmontant, le père Enfantin présida une cérémonie de "prise d'habits". La mise en scène qui réunissait la "Famille" en cercles concentriques autour du "Père" vit son caractère romantique encore accentué par le violent orage qui s'abattit alors. L'aide mutuelle que s'apportaient les adeptes en se boutonnant par-derrière les gilets qu'ils ne pouvaient revêtir sans être assistés voulait symboliser la fraternité. Le nom de tout saint-simonien devait y être inscrit en grosses lettres, pour signifier la responsabilité individuelle. C'est ainsi que sur la poitrine d'Enfantin on pouvait lire : "Le Père" et sur celle de Duveyrier "Charles, poète de Dieu". |