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Le christianisme
a souvent intégré les rites païens plutôt
que de les combattre. Ainsi, il a intégré les labyrinthes
dans les édifices religieux. On en trouve à Chartres,
Bayeux, Amiens, Reims.
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Le
dessin de Villard de Honnecourt représente très précisément
le labyrinthe de la Cathédrale de Chartres. Le cercle est entouré
d'une bordure de marbre blanc ornée de cent treize festons
et gravée des vers du Miserere. Au centre le labyrinthe
lui même comprend onze anneaux concentriques séparés
par une bordure de marbre bleu Il n'existe qu'un chemin pour rejoindre
le centre sans impasses ni fausses pistes. Mais le chemin est laborieux
: le chrétien qui le parcourait à genoux, en simulant
le pèlerinage pour gagner son salut, devait à six reprises
s'éloigner du centre alors qu'il y touchait presque. Il parcourait
ainsi dix fois la hauteur de la nef et l'on dit qu'il y mettait le
même temps que pour parcourir en marchant une lieue.
Le pèlerin découvrait au centre une rosace, reflet de
celle du vitrail ornant la façade, et, étrangement en
ce lieu, l'image de Thésée et du Minotaure.
L'Église remplaça progressivement, dans les cathédrales
et abbayes, l'image du Minotaure par celle du Christ avant d'entreprendre
la destruction des labyrinthes apparaissant comme une impardonnable
concession aux rites païens.
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