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Avec
la Renaissance, le monde cesse d'être soumis à un ordre
divin. Les occidentaux redécouvrent les savoirs scientifiques
des grecs par le biais des traditions arabes. Sciences et rationalisme
l'emportent sur la prédominance de la religion.
Dans le même temps triomphe la ligne droite avec l'optique et
la perspective. C'est la fin des labyrinthes, désormais prohibés
dans les églises.
C'est à peu près au même moment que les labyrinthes
trouvent place dans les jardins, passant du sacré à
l'agrément, du chemin initiatique au simulacre.Les premiers
jardins labyrinthes apparaissent au XVe siècle.
Charles V se fait construire un labyrinthe dans les jardins de Saint
Paul à Paris, François Ier dans le parc Louise
de Savoie ; Charles Quint se passionne pour ces jardins qu'il aménage
dans chacun de ses châteaux. Plus tard, Madame de Sévigné
s'en fait aménager un aux Rochers, sa résidence de Bretagne,
tandis que Buffon en conçoit un pour le jardin des Plantes.
Gabriel conçoit un jardin labyrinthe pour le jardin de Choisy-le-Roi
et Le Nôtre pour Chantilly. |
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Ainsi les labyrinthes
suscitent-ils un véritable engouement à travers toute
l'Europe au XVIIe siècle. Tous les princes veulent
avoir leur Versailles. Le "jardin à la française"
exprime alors une volonté de totale domination sur la nature.
Le XVIIIe siècle opère un retour au paysage
arcadien des grecs. Sous l'influence des Lumières et du nouveau
goût européen pour la Nature, le "jardin paysager"
privilégie monuments et vastes espaces, au détriment
des murs et des haies ; le labyrinthe est éradiqué.
Au XIXe siècle, parallèlement au style
"Renaissance moderne", qui copie la Renaissance italienne
jusqu'à l'excès, les grands espaces, les jardins publics,
les grandes artères redessinent les paysages urbains et proscrivent
le labyrinthe de la cité.
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La
Nature, considérée comme une menace au cours des siècles
précédents, est à son tour menacée par
l'industrialisation. "Dans une course effrénée,
écrit Jacques Attali, pour aller sans cesse plus vite, plus
loin, il n'y a plus place pour les méandres. On veut fabriquer
vite, simple, éphémère. Oubliant que chacun,
en réalité passe l'essentiel de sa vie à aller
le plus lentement possible, de la naissance à la mort, dans
l'espoir d'y accomplir un nombre illimité de détours."
Le XXe siècle voit s'opérer un retour du
labyrinthe : "prendre le métro, changer de bus, marcher
d'un quartier à un autre, rechercher un service sur Minitel
ou sur Internet, faire des achats dans les rayons d'une grande surface,
déambuler dans une gare, un aéroport, un parc d'attraction,
un musée, suivre un cursus scolaire, chercher un emploi et
même danser, jouer aux échecs, au football, aux jeux
vidéo
le labyrinthe envahit la vie de tous les jours.
Et les jardins labyrinthes fleurissent à nouveau comme en témoigne
le site Labyrinthus.
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