Le retour du labyrinthe

Dans tous les domaines de la vie scientifique, économique et sociale, selon les époques et les civilisations, les représentations que l'homme se fait de l'univers évoluent.
La volonté de simplification, d'organisation, de planification est toujours plus ou moins à l'œuvre, qui cherche à chasser l'obscur, le complexe, le hasard et les tâtonnements.
Cette volonté d'ordre et de transparence est manifeste quand Platon triomphe d'Aristote, quand le monothéisme remplace les autres religions, quand la philosophie des lumières l'emporte sur l'obscurantisme, quand Haussmann trace dans Paris de larges avenues urbaines, ou quand l'économie de marché cherche les voies les plus courtes de la rentabilité immédiate.

Pourtant, le réel refuse de se laisser enfermer dans la ligne droite. Le labyrinthe aujourd'hui s'impose dans tous les domaines : avec Darwin l'évolution cesse d'être un progrès constant raisonné et prend la forme d'une suite d'accidents et de hasards sélectifs.
 

     
Image de Mandelbrot Image de Mandelbrot
   

 
La théorie des probabilités, la physique des particules, la théorie des fractales, les géométries non euclidiennes... toutes les sciences modernes semblent construites sur le modèle du labyrinthe.
Dans le même temps, le labyrinthe envahit l'économie qui se mondialise, les réseaux routiers, les modèles urbains, les réseaux d'information et de communication.

Jacques Attali est particulièrement sensible à cette évolution qu'il analyse dans un article du journal Le Monde.