Plaques de la Grande Gidouille | ||||
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la fois bedaine (ou bouzine, boudouille, giborgne) de "Monsieuye Ubu, Comte
de Sandomir, Roi de Pologne & d'Aragon", et graphisme tracé sur ladite bedaine,
la gidouille fait l'objet de la vénération d'Ubu. Cette "spirale logarithmique
qui coupe tous ses rayons sous un même angle", étudiée par les mathématiciens
suisses Jacques et Jean Bernoulli, donne son nom à l'Ordre de la Grande
Gidouille du Collège
de Pataphysique. Vian est le Promoteur de cet Ordre, dont le Grand Conservateur
est Raymond Queneau, et crée un gidouillographe, appareil à fabriquer les
gidouilles. Mois du calendrier Pataphysique, elle est l'insigne de la Pataphysique,
née des "Gestes et Opinions du Docteur Faustroll, Pataphysicien" d'Alfred Jarry en 1898.
La gidouille, chez Jarry, est d’abord un symbole de la boursouflure physique de son personnage. Apposée sur la bedaine du Père Ubu, elle en souligne la rondeur et l’énormité, qui fait la fierté du roi des Polonais A la fois cornue et ventrue, la spirale est aussi la formulation plastique de ce " Cornegidouille ! ", le juron favori du Père Ubu, qui signifie " par la puissance des appétits inférieurs ". Courbe en expansion continue, la spirale est l’emblème parfait de l’appétit dévorant du Père Ubu : " Semblable à un œuf, une citrouille ou un fulgurant météore " déclare ce dernier, " je roule sur cette terre où je ferai ce qu’il me plaira ". Image de la personnalité physique du Père Ubu, la spirale en est également le symbole moral. Elle représente l’enflure du personnage, son infatuation, sa propension à l’emphase et aux formules creuses. |
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