loupe
Et on tuera tous les affreux
Éditions du Scorpion
Vernon Sullivan, 1948.
Archives Cohérie Boris Vian, cliché Michel Urtado
Troisième et avant-dernier titre de Vernon Sullivan, ce roman oscille entre genre policier et science-fiction, et la fantaisie habituelle de Boris Vian y transparaît largement, ôtant une large crédibilité à son pseudonyme, qui est d’ailleurs découvert officiellement cette même année 1948. Vian s’attelle à la rédaction de ce texte à la demande de France-Dimanche qui le sollicite pour un feuilleton : sous couvert de son double Sullivan, il se livre à une écriture fantaisiste et débridée, bien loin de ses deux premiers romans abordant la question noire aux États-Unis. Ainsi, on trouve des inventions réjouissantes, bien dans la manière vianienne : chien qui parle et lune pudique, néologismes fréquents, noms des personnages inspirés d’amis personnels de Vian. Au fur et à mesure des épisodes, l’hebdomadaire exige des remaniements, pour ne pas choquer son public, et finit par suspendre le feuilleton. Vian continue malgré tout, et publie l’ouvrage aux Éditions du Scorpion, chez son ami Jean d’Halluin.