Né à Paris en 1809, Georges Eugène Haussmann est un travailleur acharné qui se dévoue à la cause publique à laquelle il consacre toute sa vie et toute son énergie. Dans l'avant-propos du tome I de ses Mémoires parus chez Havard en 1890, il écri : "Me voici parvenu sur le seuil de l'Hôtel de Ville, et le moment arrivé de le franchir, ce n'est pas, comme on pourrait le croire, un mouvement d'orgueil, peut-être excusable, que provoque en moi la vue d'ensemble de l'œuvre considérable dont j'ai, là, durant dix-sept bien longues années, poursuivi l'accomplissement : c'est une impression d'intime tristesse, allant presque jusqu'au regret d'avoir accepté cette ingrate mission, au lieu d'obéir à la répugnance instinctive qu'elle me causa, quand je la reçus et que je tentai de la décliner, comme si j'avais prévu les hostilités, les injustices, les imputations outrageuses même, que m'a values mon dévouement sans réserve à tant de laborieux et pénibles devoirs. Si, depuis quelque temps, je constate, dans l'opinion des Parisiens, une tendance marquée vers une appréciation plus équitable de mon édilité ; si mes travaux sont mieux compris ; si l'on rend hommage à mon désintéressement - dont je ne songeais point à me faire un titre, mais qu'on avait commencé par méconnaître ou suspecter - c'est, assurément, à l'égard des résultats de mon administration, parce que l'on peut désormais bien saisir le plan méthodologique et les résultats des grandes opérations de voirie qui troublèrent fatalement tant d'intérêts, tant d'habitudes, et regroupèrent tant d'aveugles mécontentements autour des jalousies implacables et des inimitiés politiques animées contre elles."