Mars 1854 : les troupes traversent la Provence pour aller s'embarquer à Marseille. Les collégiens vont applaudir les soldats et les officiers en uniformes chamarrés qui défilent sur le cours Mirabeau. Quelques mois plus tard, on rapatrie les blessés et on compte les morts : quatre-vingt-quinze mille hommes manquent à l'appel, dont soixante-quinze mille victimes du choléra et du typhus. Technique, boueuse et meurtrière, la guerre de Crimée, en même temps qu'elle apporte un éclatant démenti à la maxime "l'Empire, c'est la paix", préfigure les guerres modernes.

"Mes souvenirs de guerre", texte publié dans Le Messager de l'Europe, juin 1877 (en russe) et dans Le Bien public, 10, 17 et 24 septembre 1877. Ce manuscrit est celui d'une version ultérieure, parue sous le titre "Souvenirs de jeunesse. Trois guerres" dans Les Annales politiques et littéraires (27 février, 6 et 13 mars 1887).