Olympia
Édouard Manet, 1867.
Eau-forte et lavis d'aquatinte, premier état sur cinq, épreuve unique imprimée par l'artiste et retouchée par Bracquemond, 8,8 x 17,8 cm
BnF, Estampes et Photographie, Dc 300d (1) Rés.
© Bibliothèque nationale de France
De nombreuses reproductions par l'estampe furent proposées à partir du tableau présenté au Salon de 1865, qui suscita un immense scandale : le personnage d'Olympia fut qualifié de "gorille femelle", de "grotesque en caoutchouc cerné de noir" ou d'"odalisque au ventre jaune, ignoble modèle ramassé on ne sait où". Zola releva toujours vigoureusement ces attaques, aussi bien dans son Salon de 1866 que dans la brochure de 1867 ou dans la préface au catalogue de l'exposition des œuvres d'Édouard Manet, après la mort du peintre, en 1884. Aussi, dans son Portrait d'Émile Zola, Manet plaça-t-il, dans le pêle-mêle situé au-dessus du bureau de l'écrivain, une gravure d'Olympia. Zola considérait cette œuvre comme le chef-d'œuvre du peintre : "J'ai dit chef-d'œuvre, et je ne retire pas le mot [...]. Elle restera comme l'œuvre caractéristique de son talent, comme la marque la plus haute de sa puissance." Il analysa avec précision et méthode les raisons mêmes de sa modernité, montrant qu'avant de se préoccuper du sujet, Manet avait fait œuvre de peintre en s'intéressant à la couleur, aux masses de couleurs, à la lumière : "sécheresse élégante et violence des transitions", note-t-il, concluant qu'il avait "réussi à traduire énergiquement et dans un langage particulier les vérités de la lumière et de l'ombre, les réalités des objets et des créatures". J.-P. L.-A.
 
 

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