La Bête humaine
Émile Zola.
Manuscrit autographe, 205 x 155 mm
BnF, Manuscrits, NAF 10273, f. 456
© Bibliothèque nationale de France
Séverine vient de raconter à Jacques Lantier comment elle a aidé son mari, Roubaud, à tuer le président Grandmorin, son protecteur et son amant : Le choc du couteau dans la gorge, la longue secousse du corps, la mort qui est venue en trois hoquets, avec un déroulement d'horloge qu'on a cassée... Oh ! ce frisson d'agonie dont j'ai encore l'écho dans les membres." Ce récit haletant de sa maîtresse réveille en Jacques, criminel par hérédité, au contraire de Roubaud, criminel d'occasion, d'anciennes obsessions qu'il espérait éteintes : "Il entendait en lui le labeur décuplé du cerveau, un grondement de toute la machine. Cela venait de très loin, de sa jeunesse. Pourtant il s'était cru guéri, car ce désir était mort depuis des mois avec la possession de cette femme ; et voilà que jamais il ne l'avait ressenti si intense, dans l'évocation de ce meurtre, que, tout à l'heure, serrée contre sa chair, liée à ses membres, elle lui chuchotait."
 
 

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