Scènes de la guerre de Crimée
Épinal, Pellerin, XIXe siècle.
Lithographie en couleurs
BnF, Estampes et Photographie, Li 59 fol(5)
© Bibliothèque nationale de France
Mais je me souviens mieux encore de l'autre guerre, de la campagne de Crimée. J'avais alors quatorze ans, je vivais au fond de la province, j'étais en pleine insouciance, à ce point que je ne voyais autre chose dans la guerre que le continuel passage des troupes, dont le défilé était devenu une de nos récréations les plus passionnées. La petite ville du Midi que j'habitais fut, je crois, traversée par presque tous les soldats qui allèrent en Orient [...]. Ah ! les beaux hommes ! et les cuirassiers, et les lanciers, et les dragons, et les hussards ! [...] Nous les suivions sur les grandes routes blanches [...]. Je me rappelle avoir fait des lieues de la sorte. Nous marchions au pas, nos livres attachés sur le dos par une courroie, comme une giberne.
Nouveaux Contes à Ninon, 1874
 
 

> partager